Samuel Frigon relève le défi du mont Blanc
COURSE. En l’espace de près de 31 heures les 1er et 2 septembre derniers, le résident de Saint-Boniface Samuel Frigon a couru autour du mont Blanc en France, en Italie et en Suisse pour finir l’ultra-marathon de 171 kilomètres et ses 9963 mètres de dénivelé et terminer la plus célèbre course de l’UTMB (Ultra Trail du mont Blanc) dans le monde.
Samuel Frigon a terminé cette course mythique au 187e rang sur les 1757 participants qui y ont pris part.
« C’est comme si tu courais un 10 kilomètres, mais à la verticale »
Le parcours traverse le massif du mont Blanc et les trois pays européens avec un dénivelé impressionnant de près de 10 000 mètres. « C’est comme si tu courais un 10 kilomètres, mais à la verticale », image Samuel Frigon lorsqu’il parle du dénivelé à affronter.
C’est en 2021 que le Bonifacien a laissé sa pagaie de côté pour commencer à goûter aux ultra-marathons. « J’ai commencé en Gaspésie dans le parc national avec les Chic-Chocs, et ça m’a donné la piqûre des grosses montagnes. Du moment que tu commences la course en montagne, ce n’est pas trop long que l’UTMQ te fais rêver. »
L’UTMB est le circuit mondial des ultra-marathons, et pour prendre part à la plus grosse course du circuit, celle du mont Blanc, les participants doivent d’abord se qualifier sur le circuit mondial. « La course du mont Blanc a rapidement été une course que je voulais faire. C’est la course référence dans le monde que tous les coureurs veulent faire. »
Frigon avoue qu’il avait fait le tour du monde du canot après 10 ans, c’est pourquoi il voulait relever de nouveaux défis. « J’ai découvert que je pouvais repousser mes limites dans la course en sentier autant comparativement au canot. C’est une ambiance complètement différente et des paysages complètement différents. L’effort reste le même. »
Les athlètes peuvent entrer dans une certaine bulle et ne plus voir ce qui les entoure lorsqu’ils sont en parfaite symbiose avec l’effort déployé. Est-ce qu’au cours de ses 30h43m21s de course, Samuel a pu apprécier les magnifiques paysages du mont Blanc?
« Ç’a été un mélange des deux. Il faut que tu prennes le temps de lever les yeux. Quand tu montes un col de 2500 mètres d’altitude de plusieurs kilomètres, tu es exténué, mais tu vois autour de toi le paysage, c’est là que tu réalises ce que tu es en train de monter, ça te donne une vue incroyable. Autant la nuit quand tu regardes derrière toi et que tu vois la ligne de lampe frontale des coureurs, c’est magnifique! Il faut prendre le temps de lever les yeux et d’apprécier le moment. Ce qui est intéressant de ces longues courses, que je finisse 187e ou 188e, le défi de finir la course est beaucoup plus important que la position. »
Le vainqueur de l’épreuve a terminé la course en moins de 20 heures. « Ces gars-là, c’est leur métier. Mais ce qui est intéressant de ce sport, c’est comme si je jouais dans la même équipe que Sidney Crosby, il joue sur la première ligne et moi sur la quatrième ligne, mais on joue la même game! »
Grâce à sa performance, Samuel a obtenu son laissez-passer pour prendre part à cette course mythique une deuxième fois l’an prochain.