L’Australien Alexei Popyrin remporte l’Omnium de tennis Banque Nationale
MONTRÉAL — Sans la moindre expérience en finale d’un tournoi ATP Masters 1000, devant un adversaire — un troisième cette semaine — du top-10, qui avait renversé le numéro un mondial deux jours plus tôt, Alexei Popyrin aurait pu être nerveux et se laisser impressionner. C’est plutôt lui qui est apparu en pleine possession de ses moyens, du début à la fin.
Popyrin a dominé le Russe Andrey Rublev en deux manches de 6-2, 6-4 et a remporté les grands honneurs du simple masculin de l’Omnium de tennis Banque Nationale par un frisquet lundi soir sur le court central du Stade IGA.
Pour l’Australien de 25 ans, il s’agit d’un troisième titre en carrière sur le circuit de l’ATP, mais de loin son plus prestigieux. Ses deux autres triomphes avaient été enregistrés lors de tournois ATP 250, le premier à Singapour, en 2021, et le second à Umag, en Croatie, en 2023.
«C’est incroyable!», s’est exclamé Popyrin en conférence de presse.
«Je n’ai cessé de répéter tout au long de la semaine que le travail acharné que j’ai fourni ces dernières années a porté ses fruits cette semaine. J’ai joué un tennis de très haut niveau, que je pensais pouvoir pratiquer toute ma vie, mais l’appliquer à six matchs d’affilée contre des adversaires de très grande qualité, c’est autre chose et je suis vraiment fier de moi et de mon équipe.»
En prenant la mesure de Rublev, qui était passé du huitième au sixième rang au classement de l’ATP entre dimanche soir et lundi matin, Popyrin a conclu avec panache un parcours qui avait déjà été impressionnant.
Ses six victoires devant le public montréalais ont été enregistrées contre autant de rivaux du top-40, dont trois — Rublev, Grigor Dimitrov (10) et Hubert Hurkacz (6) — classés parmi les 10 meilleurs au monde. Contre Dimitrov, Popyrin avait même sauvé trois balles de match.
Face à Rublev, Popyrin a été étincelant dans à peu près toutes les facettes du jeu.
Il a obtenu 10 as contre seulement trois doubles fautes, a réussi 59 pour cent de ses premiers services et gagné 84 pour cent des points après avoir logé sa première balle en jeu.
Il a même été dominant au service de Rublev, se donnant neuf chances de bris et convertissant quatre d’entre elles. Toutefois, une statistique est plus impressionnante encore: l’écart de plus-21 entre les coups gagnants (31) et les fautes directes (10).
«Dès le départ, je me sentais très calme, pour être honnête. Je travaille pour jouer dans des matchs comme celui-là, et ça ne sert à rien de se présenter sur le court et d’être nerveux ou d’avoir peur quand vous avez travaillé toute votre vie pour prendre part à des matchs comme celui-là», a expliqué Popyrin.
«Personnellement, j’adore disputer des matchs importants. J’adore jouer dans des finales ou des demi-finales lors de gros tournois, devant de grosses foules, sur un court de prestige. C’est là que je pense que je joue mon meilleur tennis.»
La performance de Popyrin lui a permis de passer du 62e rang, la semaine dernière, au 30e lundi matin. Son triomphe le propulse maintenant au 23e échelon du classement virtuel de l’ATP.
Un départ cahoteux
Durant son parcours jusqu’à la finale, Rublev n’avait connu qu’une seule mauvaise manche. C’était la deuxième, samedi en quarts de finale, qu’il avait perdue 6-1 contre le numéro un mondial Jannik Sinner.
Mais son premier set contre Popyrin a été un désastre.
Rublev a amorcé le match au service et il a perdu les quatre points, le premier sur un coup gagnant de l’Australien, le deuxième sur une erreur directe et les deux suivants sur des doubles fautes.
Rublev a ensuite concédé les trois premiers points du deuxième jeu avant de mettre fin à la séquence à la suite d’une erreur au coup droit de Popyrin.
Mais une autre erreur directe de Rublev sur un coup droit au-delà de la ligne de fond a permis à Popyrin de se donner une avance de 2-0 et d’entendre le premier de quelques cris de frustration de Rublev pendant le set.
«Je suis allé sur le court et je voulais envoyer un message lors du premier jeu et je pense que c’est ce que jai fait, ce qui l’a peut-être agacé un peu et ce qui faisait partie du plan de match. De là, je n’ai fait que continuer», analysé Popyrin.
Le Russe a donné l’impression qu’il était sorti de sa torpeur lorsqu’il a gagné le troisième jeu et quand il s’est donné deux balles de bris au jeu suivant.
Mais Popyrin a fermé la porte avec fracas en gagnant les quatre points suivants, puis en brisant de nouveau lors du cinquième jeu pour se donner une avance de 4-1 après seulement 17 minutes de jeu.
Au sixième jeu, Popyrin a répété le coup qu’il avait fait à Rublev deux jeux plus tôt en effaçant deux balles de bris.
Il a conclu la première manche en 35 minutes à l’aide d’un coup droit vainqueur.
Le deuxième set a commencé à peu près de la même manière que le premier, Rublev perdant son service dès le jeu initial.
Au moins, Rublev a inséré un peu de suspense au match lorsqu’il a obtenu son premier bris du match, au sixième jeu, pour porter le score à 3-3.
Mais Popyrin n’a pas perdu de temps pour riposter. Dès le jeu suivant, il a gagné les trois premiers points et après avoir laissé filer les deux premières balles de bris, il a repris l’avantage grâce à un coup droit gagnant en parallèle.
«J’ai été capable de revenir et j’ai eu une chance, j’ai eu une opportunité, mais je n’étais pas prêt, et c’est tout. Je n’ai pas bien joué, j’ai fait des erreurs et il a brisé mon service immédiatement après», a analysé Rublev.
Plus tôt en journée, Marcel Granollers et Horacio Zeballos ont gagné la finale du double, 6-2, 7-6 (4) contre Rajeev Ram et Joe Salisbury.