Dans un match en trois temps, Andrey Rublev bat le numéro un mondial Jannik Sinner

MONTRÉAL — Le Russe Andrey Rublev a réussi deux premières samedi à l’Omnium de tennis Banque Nationale. Il a d’abord été le premier joueur du tournoi à se tailler une place en quarts de finale. Puis, il a répété le même tour de force pour atteindre les demi-finales du tournoi et pas contre le moindre des adversaires.

Si, dans le premier cas, Rublev, huitième joueur mondial se trouvait devant un rival très prenable en l’Américain Brandon Nakashima, qu’il a d’ailleurs écrasé 6-2, 6-2 en 62 minutes en après-midi, sa deuxième victoire n’a rien de banal, car elle a été enregistrée aux dépens du numéro un mondial, Jannik Sinner, en trois manches de 6-3, 1-6, 6-2, en soirée.

C’était la huitième fois que Rublev croisait la route de Sinner sur un court de tennis de l’ATP, et il ne comptait que deux victoires, chaque fois sur abandon de l’Italien. Et la dernière remontait en 2022 aux Internationaux de France.

«Pour moi, c’est un moment spécial parce que j’en ai arraché pendant plusieurs mois. J’avais besoin de ce match pour sentir que je joue bien, que je suis capable de montrer de bons résultats. Je suis heureux», a déclaré Rublev en conférence de presse avant de préciser que ses récents ennuis étaient d’ordre mental.

«Je ne sais pas comment l’expliquer. J’ai été mal pendant longtemps et j’ai commencé à ressentir comme un épuisement professionnel parce que je traînais une dépression depuis de nombreuses années pour beaucoup de raisons en dehors des courts, et cette année, j’ai eu l’impression de ne plus pouvoir faire face», a-t-il précisé.

(…)

«Au bout du compte, j’étais en difficulté. Mais depuis ces derniers mois, je me sens vraiment bien, et tout de suite, ça va mieux sur le plan du tennis.»

Rublev a montré ses couleurs rapidement en récoltant un bris de service lors du quatrième jeu du premier set. Surtout, lors de cette première manche, il a limité les erreurs directes à quatre et inscrit huit coups gagnants, des détails importants quand on veut vaincre le numéro un mondial.

Toutefois, l’allure du match a complètement changé après une interruption d’environ 30 minutes causée par la pluie, immédiatement après ce premier set.

Au retour, Rublev a perdu son service lors des quatrième et sixième jeux, n’a gagné que huit points sur 17 à son service et commis cinq fautes directes contre seulement trois coups gagnants.

Rublev a toutefois rebondi avec panache en gagnant les trois premiers jeux du set décisif, dont le deuxième grâce à un autre bris.

Il a notamment sauvé cinq balles de bris lors de premier jeu de la troisième manche.

«Pour moi tout était normal. J’étais mené 1-0. Je servais, mais j’ai fait un mauvais jeu de service. Parfois on a des occasions de faire le bris et on ne la convertit pas, et ensuite c’est lui qui fait le bris et la confiance change de camp, c’est sûr. Il a très bien servi à ce moment-là et pendant tout le set. Ça peut arriver», a analysé Sinner, qui considérait que son rival avait mieux joué dans les moments importants.

Après avoir sauvé deux balles de match à son service, Sinner a commis une double faute qui a permis à Rublev de l’emporter autrement que par abandon

Sinner avait mérité son billet pour les quarts de finale après l’avoir emporté 6-4, 6-3 sur Alejandro Tabilo, un Chilien d’origine torontoise, en après-midi sur le court central.

En demi-finale, dimanche, Rublev affrontera l’Italien Matteo Arnaldi qui a mis fin au beau parcours montréalais du vétéran japonais Kei Nishikori, 6-4, 7-5 en exactement deux heures.

Il s’agissait du dernier affrontement d’une journée, samedi, qui s’est étirée pendant plus de 13 heures.

Ancien numéro quatre mondial, en 2015, finaliste une année auparavant aux Internationaux des États-Unis, Nishikori s’est présenté à Montréal au 576e rang du classement mondial.

Contre toute attente, il a gagné ses trois premiers matchs du tableau principal, incluant samedi après-midi, 6-3, 6-4 contre le Portugais Nuno Borges, ce qui le plaçait en quarts de finale.

Nishikori avait aussi pris la mesure du Grec Stefanos Tsitsipas, 11e joueur mondial en deux manches jeudi.

De son côté, Arnaldi, classé 46e au monde, était passé à l’étape des quarts de finale quand l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina a abandonné alors qu’il tirait de l’arrière 3-0 au troisième set en raison de maux d’estomac.

Davidovich Fokina avait remporté la première manche 6-4 et perdu la deuxième 7-6 (5).