Parce que les enfants sont aussi victimes
LETTRE OUVERTE. Chaque année, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de la Mauricie tient à souligner la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels. Cette année, le thème de la semaine est «Transformer la culture ensemble». Pour nous, en tant qu’intervenantes du CAVAC de la Mauricie, transformer la culture c’est répondre aux besoins spécifiques de notre clientèle en constante évolution. En adaptant nos interventions à la réalité des enfants victimes ou témoins d’actes criminels, nous avons souhaité rejoindre les personnes victimes, mais aussi ces familles pour qui la vie a un jour basculé. Bien qu’il soit devenu courant d’assister à des scènes de violence, que ce soit à la télévision, dans les médias sociaux ou en lisant le journal, lorsque la violence touche les enfants, il est difficile de demeurer insensible. Qu’ils soient directement victimes d’une quelconque forme de violence ou qu’ils soient témoins de violence dans leur environnement familial, les enfants aussi peuvent être victimes. Pour nous, en tant que société, transformer la culture c’est briser les mythes et les tabous qui parfois subsistent malgré les efforts de prévention et d’éducation. Trop souvent, on croit à tort que la violence conjugale est un phénomène qui ne touche qu’une seule personne, un homme ou une femme victime. Lorsqu’on on s’y arrête, on voit que les enfants qu’on pensait à l’abri sont en fait témoins et en réaction face à cette violence. Ils entendent des disputes dans la pièce d’à côté, constatent des blessures physiques et sentent le climat tendu. D’autres enfants seront victimes de violence familiale, de différents abus ou de menaces. Malheureusement, pour ces enfants, c’est souvent la violence d’un proche qui les a ébranlés. Il est donc difficile pour eux de dénoncer une personne en qui ils avaient confiance. Ensemble, favorisons la transformation de la culture et faisons en sorte que les enfants victimes et témoins d’actes criminels soient entendus, soutenus et protégés. – Mylène Bureau et Émilie Dupont intervenantes au CAVAC de la Mauricie