Des événements dès le mois de juin pour souligner le centenaire de René Lévesque

MONTRÉAL — Le centième anniversaire de naissance de René Lévesque sera l’occasion pour les Québécois de se souvenir de quelqu’un «qui rêvait grand pour le Québec, qui rêvait beau pour le Québec», a dit le président d’honneur des commémorations de l’«Année Lévesque», l’ancien premier ministre Lucien Bouchard.

«Il y avait quelqu’un (…) qui a voulu que les Québécois se retrouvent autour d’un dessein collectif, pour faire de grandes choses pour le Québec», a déclaré M. Bouchard, lors du seul entretien accordé à la presse écrite à ce sujet.

Des événements seront organisés dès le mois prochain afin de commémorer ce qui aurait été le centième anniversaire de naissance de celui qui allait devenir le 23e premier ministre du Québec.

Orchestrée par la fondation qui porte le nom de l’ancien journaliste, chroniqueur, reporter, animateur, ministre et premier ministre, c’est le 13 juin ― quelques jours seulement avant la fête de la Saint-Jean-Baptiste ― qu’on donnera le coup d’envoi de «l’Année Lévesque» avec le lancement à la Grande Bibliothèque de Montréal du livre «René Lévesque – Un homme et son siècle», de Guy Lachapelle, et l’organisation d’une table ronde ayant pour thème «René Lévesque: aux sources d’une fierté nationale».

Parmi les autres activités qui jalonneront l’«Année Lévesque», mentionnons l’hommage qui sera rendu au 23e premier ministre du Québec lors de la Fête nationale 2022; l’inauguration, le 24 août (jour de son 100e anniversaire), de l’événement «Sur les traces de René Lévesque», à Montréal; l’ouverture de l’exposition «René et Lévesque» au Musée de la civilisation, à Québec, le 17 novembre; et un spectacle hommage à René Lévesque et à la langue française, en février prochain à Montréal.

Des événements sont prévus jusqu’en juin 2023, et d’autres pourraient s’ajouter à la programmation déjà annoncée.

Reste que ces célébrations surviennent à un moment où le Parti québécois que M. Lévesque a mené à deux victoires électorales arrive bon dernier dans les sondages avec à peine 10 % des intentions de vote, derrière les caquistes, les libéraux, les solidaires et même les conservateurs.

«En effet, on peut se poser des questions sur ce qui va arriver au Parti québécois en particulier aux prochaines élections, a admis M. Bouchard. Mais je fais une distinction nette entre un véhicule et les idées, un projet, un programme.

«Et dans le cas du Parti québécois, c’est très net : il y a le Parti québécois, mais il y a ce qu’il a voulu implanter au Québec et je pense que l’un des grands objectifs de René Lévesque, c’était justement de restaurer la fierté nationale, de faire en sorte que les Québécois se retrouvent autour d’un grand projet. Et il s’est trouvé que c’était le projet souverainiste.»

René Lévesque portait l’idée que le Québec est «une grande nation avec des ressources, avec du talent, qui a le désir de s’affirmer et de s’incarner, a ajouté M. Bouchard. Je pense qu’il faut la dissocier de ce qui peut arriver à un parti en particulier, qui se trouve être le Parti québécois».

Né à Campbellton, au Nouveau-Brunswick, le 24 août 1922, René Lévesque a été terrassé par une crise cardiaque le 1er novembre 1987, un peu plus de deux ans après avoir quitté la direction du Parti québécois.

C’est donc à dire que toute une génération de Québécois est née et a grandi depuis son décès il y a 35 ans ― des Québécois qui ne connaissent souvent de lui qu’un nom appris à l’école ou qui savent à peine qui est cet homme qui a donné son nom à une grande artère en plein cœur de Montréal.

Cela n’empêche pas «René Lévesque» d’être la réponse la plus populaire quand on demande aux gens de nommer un ancien premier ministre de la province, voire d’identifier celui qui aura été «le plus grand».

«Ça montre à quel point il a marqué l’imagination populaire, à quel point il a pu établir un dialogue d’affection, un dialogue de proximité avec les Québécois, a dit Lucien Bouchard. Quand les gens disent ‘Lévesque, c’est le plus grand premier ministre’, ils ne veulent pas forcément dire que c’est à lui qu’on va consacrer les plus grands chapitres dans l’histoire du Québec. Mais par exemple, c’était un premier ministre qui a été le premier ministre des Québécois, qui était celui dans lequel ils se retrouvaient dans leurs certitudes comme dans leurs hésitations.»

Peut-être parce que René Lévesque n’était pas un politicien traditionnel, qu’il ne détestait pas ses adversaires et qu’il était capable de dialoguer avec tout le monde, a-t-il poursuivi. «S’il a été le meilleur premier ministre dans l’esprit des gens, c’est qu’il débordait la fonction», a dit M. Bouchard.

Et si, avec le passage du temps, il est possible qu’on en vienne à idéaliser l’homme et le personnage, à effacer un peu les défauts et les aspérités, les qualités, elles, «sont grandies et on voit peut-être mieux aujourd’hui ce qu’il y avait de grand chez lui».

«Il faut que le Québec soit inclusif pour que tout le monde en fasse partie, y compris les gens qui n’ont pas connu René Lévesque. C’est important qu’ils sachent qu’il s’est trouvé au Québec un géant, un géant politique, un homme, un humaniste, un homme ouvert, un homme intègre, un homme qui rêvait de grandes choses pour le Québec, a conclu M. Bouchard. C’est important de le rappeler.»

—-

Sur internet:

René-Lévesque