Le secrétaire américain à la Défense demande une transition pacifique du pouvoir

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a ordonné jeudi à l’armée de procéder à une transition du pouvoir en douceur vers le président élu Donald Trump, rappelant aux forces armées leur obligation de suivre les ordres légitimes du prochain commandant en chef.

Bien que de tels commentaires soient rares, il ne s’agissait pas de la première fois où le plus haut dirigeant civil de l’armée insistait sur son devoir envers la Constitution en ce qui concerne une passation de pouvoir en lien avec le président Trump.

Cependant, dans le contexte où celui-ci a suggéré qu’il pourrait utiliser les forces fédérales à la frontière sud et des plans du Projet 2025 visant à remplacer les fonctionnaires par des loyalistes de M. Trump, l’administration Biden a pris des mesures inhabituelles à la fois pour tenter d’isoler les fonctionnaires et pour rappeler à l’armée ses propres serments.

«Comme elle l’a toujours fait, l’armée américaine sera prête à exécuter les choix politiques de son prochain commandant en chef et à obéir à tous les ordres légitimes de sa chaîne de commandement civile», a écrit M. Austin dans sa lettre au personnel du ministère de la Défense.

«L’armée américaine continuera également à se séparer de l’arène politique, à veiller sur notre république avec principe et professionnalisme et à se tenir aux côtés des précieux alliés et partenaires qui renforcent notre sécurité», a-t-il écrit.

M. Austin a rappelé à tous les membres de l’armée qu’ils avaient prêté serment de soutenir et de défendre la Constitution – «et c’est précisément ce que vous continuerez à faire».

En 2016, le secrétaire à la Défense sortant de l’administration Obama, Ash Carter, avait également fait pression pour une transition ordonnée après l’élection de M. Trump, déclarant à la force qu’il savait qu’elle continuerait dans la tradition d’excellence «à laquelle nos citoyens savent qu’ils peuvent s’attendre».

Et lorsque le secrétaire à la Défense de Donald Trump, Jim Mattis, a démissionné en 2018, il a exhorté la force à rester «sans se laisser distraire de notre mission sous serment de soutenir et de défendre la Constitution».

«Notre ministère a prouvé qu’il était à son mieux dans les moments les plus difficiles», a écrit M. Mattis en décembre 2018, après avoir démissionné en raison de désaccords avec M. Trump sur le retrait des troupes en Syrie.

Après que l’administration Biden, par l’intermédiaire du Bureau de gestion professionnelle, a publié en avril une nouvelle règle visant à mieux protéger les fonctionnaires de carrière contre le remplacement involontaire par des personnes nommées politiquement, M. Austin a réitéré l’engagement du Pentagone à faire de même. Dans une lettre datée du 10 juillet, il a déclaré que les fonctionnaires seraient protégés «contre les empiétements politiques illégaux ou inappropriés».

La réglementation faisait suite à un décret présidentiel publié par M. Trump en 2020 qui visait à permettre la reclassification de dizaines de milliers des 2,2 millions d’employés fédéraux et à réduire ainsi leur protection en matière de sécurité de l’emploi, ce qui devrait réapparaître au cours du deuxième mandat de Donald Trump.

On ne sait pas exactement quel type de protection cette main-d’œuvre bénéficiera encore dans une nouvelle administration, en particulier si M. Trump publie un décret annulant les protections mises en place pour ces travailleurs civils sous le président Joe Biden.