Une serre chauffée à la biomasse à Yamachiche

AGRICULTURE. Toujours à l’affût de nouveautés permettant de sauver des coûts et de maintenir ses prix compétitifs pour le consommateur, Bleuetière Grande-Rivière-Sud prenait le virage de la biomasse forestière à l’automne 2022.

Son propriétaire, Dany Lavallée, s’est équipé d’une chaudière à la biomasse (Blue Sky Platinium 750) fabriquée par Sequoia, une compagnie québécoise basée à Saint-Denis-de-Brompton, en Estrie. « Je m’étais construit une serre et j’ai comparé ce que ça me coûterait pour chauffer au propane et à la biomasse », explique le producteur agricole de Yamachiche.

Rapidement, Dany Lavallée comprend qu’il n’y a pas matière à discussion. « Ça m’aurait coûté 200 000$ juste en équipements pour un système au gaz, sans compter plus de 56 000 litres de propane par année pour chauffer la serre. »

La fournaise de Sequoia lui aura finalement coûté 115 000$ avec les taxes et l’achat était éligible à une subvention de Transition Énergétique Québec qui lui a permis de récupérer 75% de son investissement. « À la toute fin, ça m’a coûté environ 20 000$ », souligne Dany Lavallée.

En plus de sa serre de 50 pieds sur 98 pieds, la chaudière à biomasse sert à chauffer son grand garage, sa maison et… sa piscine. « Je l’ai partie le 7 avril. Il avait 10 pouces de glace et 24 heures plus tard, je me baignais dans l’eau à 94 degrés Fahrenheit », sourit-il.

Avec un plancher radiant dans la serre (et dans la maison) et deux Dragons 3500 watts suspendus dans les airs pour diffuser la chaleur de la fournaise d’une capacité de 750 000 BTU, Dany Lavallée maintient sa serre à environ 25 degrés Celsius tout au long de l’hiver.

Depuis deux ans, il y débute ses semis de légumes (tomates, poivrons et concombres) qui sont vendus ensuite au printemps au grand public. Cette nouvelle diversification de ses activités a tellement bien fonctionné que Dany Lavallée réfléchit à peut-être ajouter de nouveaux légumes et approcher des quincailleries et centre-jardins pour écouler ses plants au printemps.

Pour chauffer sa serre de novembre jusqu’au mois de mai, il aura besoin d’environ une vingtaine de cordes de bois de 4 pieds de longueur en bois mou, soit environ une et demie par semaine. En bois francs, de l’érable par exemple, ça représenterait environ la moitié moins en termes de quantité.

« C’est vraiment une des fournaises à la biomasse les plus performantes sur le marché. Quand elle atteint 175 degrés, les ventilateurs commencent à baisser de régime. Elle peut rester comme ça une ou deux heures en maintenant sa chaleur puis elle repart toute seule. Elle rebrûle ses propres gaz et même ses cendres. Je les ramasse toutes les semaines et ça me fait environ un baril de 45 gallons au printemps que je vais mélanger à mon compost. Ça amène de la potasse au champ », termine le producteur qui se spécialise dans l’autocueillette de bleuets, de framboises et de pommes.