Une eau qui franchit les frontières
SAINT-ÉLIE-DE-CAXTON. L’eau de Sources Saint-Élie a remporté en mai dernier une 7e médaille d’or consécutive au concours Superior Taste Award de l’International Taste Institute en Belgique, lui octroyant ainsi la certification Diamond Award.
L’entreprise de Saint-Élie-de-Caxton partage ce prestigieux honneur avec seulement quatre autres eaux de source dans le monde, soit Samdasoo en Corée du Sud, Mont Fleur en Thaïlande, Agua Socosani Sin Gas au Pérou et Spritzer en Malaisie.
« C’est une très belle reconnaissance de la part d’un panel d’experts et aussi pour nos clients de marques privées. Avec un prix comme celui-là, on entre dans un niveau d’exclusivité qui devient très intéressant », a réagi Jean-Sylvain Landry, président de Sources Saint-Élie.
Avec trois autres investisseurs, l’entrepreneur s’était porté acquéreur en 2018 de l’entreprise fondée vingt et un ans plus tôt. Dès le départ, les nouveaux propriétaires ont adopté un modèle d’affaires pour ne pas évoluer sur le même terrain de jeu que Naya ou Eska, les deux plus importants embouteilleurs d’eau de source au Québec.
« Avec ces deux-là, on parle de gros volumes, d’énormes lignes de production, de grandes capacités. On ne peut pas se battre contre ces joueurs-là avec une ligne d’embouteillages de près de 8000 bouteilles à l’heure comme la nôtre », explique le président de Sources Saint-Élie qui détient un permis du ministère de l’Environnement lui permettant de pomper jusqu’à 238 millions de litre d’eau par année, mais qui n’en utilise qu’une infime partie.
C’est par le développement du marché des marques privées que la PME de Saint-Élie-de-Caxton réussit à faire son chemin. « Quand on a acheté l’entreprise, ce créneau était déjà là, mais on l’a accentué. On fonctionne maintenant autour de 300 marques privées et 85% de notre production est de l’eau gazéifiée sans arôme ou avec arômes naturels et le reste, c’est de l’eau flatte », poursuit Jean-Sylvain Landry.
L’eau alcaline de la source de Saint-Élie-de-Caxton est ainsi dans toutes les bouteilles d’eau naturelle ou gazéifiée vendues chez Métro (Sélection et Irrésistibles), Pharmacie Jean Coutu, Uniprix (Option Plus) pour ne nommer que celles-là. « L’an passé, on a exporté notre eau jusqu’en Corée du Sud, au Koweït, en Égypte, en Afrique du Sud et on est présent au Mexique depuis maintenant trois ans », poursuit l’homme d’affaires. Ce développement du marché de l’exportation a été rendu possible grâce à un investissement de près d’un million$ pour aller chercher un certificat international de salubrité.
Une palette de 27 arômes
Ce qui distingue l’eau de source de Saint-Élie-de-Caxton est son alcalinité avec un pH moyen de 8. « Dans les foires commerciales, on voit des eaux de source avec un taux de pH de 9 ou 9,5, mais ce sont des ajouts. Nous, c’est totalement naturel. Tout le monde nous dit que notre eau a un goût, mais pas d’arrière-goût. C’est le plus beau compliment que tu peux donner à une eau de source. »
Sources Saint-Élie se démarque également par sa gamme d’eau gazéifiée avec arômes naturels ou biologiques certifiés par Ecocert. Faisant affaire avec un fournisseur de Toronto, l’embouteilleur de Saint-Élie-de-Caxton compte présentement un portefeuille de 27 saveurs différentes, des plus traditionnelles au citron ou fraise au plus funky comme la cerise noire ou tangerine.
Depuis deux ans, Jean-Sylvain Landry et ses partenaires ont investi 3,5 millions$ dans l’entreprise afin de rendre la ligne de production plus flexible et moderne. Elle a notamment acquis une souffleuse à bouteilles ainsi qu’un nouvel équipement dédié à l’emballage. Les bouteilles arrivent dorénavant à Saint-Élie-de-Caxton sous la forme de petites éprouvettes de laboratoire avant de devenir des bouteilles de différents formats une fois réchauffée puis soufflée.
Réduction de l’empreinte environnementale
« Dans un camion de 53 pieds, on pouvait transporter entre 30 000 et 45 000 bouteilles dépendamment du format alors que maintenant, c’est environ 500 000 futures bouteilles qu’on transporte avec le même camion. Au niveau environnement, c’est une avancée considérable », se réjouit le président. Dans les prochains mois, l’entreprise prévoit investir 1,6 million$ pour se doter d’un palettiseur automatisé, une opération faite jusqu’ici manuellement par les employés.
Dans les prochaines années, Sources Saint-Élie entend développer le marché des États-Unis et du Mexique. « La Corée du Sud, c’est exotique, mais au niveau du transport, c’est par bateau et c’est très complexe. Alors juste à côté de chez nous, on a deux voisins avec des populations de 350 millions et 125 millions de personnes », souligne Jean-Sylvain Landry.
Et parlant de marché étranger, l’entreprise a procédé dans les derniers mois à l’embauche de quatre ouvriers ukrainiens et d’un contrôleur financier originaire de Colombie, portant le nombre d’employés à vingt-trois actuellement. « Ce sont des gens très attachants. On leur a fait goûter un pâté chinois et ils nous sont revenus avec un gâteau typique de l’Ukraine. Au niveau culturel, ça nous nourrit beaucoup », conclut le patron de Sources Saint-Élie,