Parc industriel de Maskinongé: le sort entre les mains de Louiseville
ÉCONOMIE. L’avenir du parc industriel régional de la MRC de Maskinongé est lié à la décision de la Ville de Louiseville. Une étude demandée par son conseil municipal montrera si la Ville décidera d’aller de l’avant, ou pas, dans ce projet lancé au début des années 2000.
Cette étude coûterait environ 25 000$ à la municipalité. Les résultats devraient être disponibles vers les mois de mars ou avril prochains.
« Il s’agit d’une étude au niveau interne demandée par notre conseil d’une façon unanime. La municipalité décidera par la suite si elle partagera les résultats de cette étude au niveau externe », précise Yvon Deshaies, maire de Louiseville.
Rappelons que le parc est le fruit d’une entente entre la MRC et les 17 municipalités de son territoire.
« Ça fait 20 ans qu’on finance ce projet. Nous avons dépensé environ 600 000$ jusqu’à présent. Nous aimerions savoir à quel point ça vaut la peine de continuer avant de s’engager pour cinq nouvelles années à partir de 2026 », mentionne M. Deshaies.
On n’est ni optimiste ni pessimiste, on est réaliste. On attend les résultats pour décider la suite des choses
Yvon Deshaies
Selon Yvon Deshaies, l’enjeu de sa municipalité est différent de celui des autres municipalités de la MRC, car la contribution de Louiseville représente 45% du montant global de cotisations pour ce projet.
« Si Louiseville se retire, le parc serait en danger. Je ne prends pas la responsabilité si jamais ce sera le cas. Ce n’est pas une pression sur nous pour continuer », indique clairement M. Deshaies
Pas de parc sans Louiseville
De son côté, Paul Carbonneau, le préfet de la MRC de Maskinongé est conscient que la participation de Louiseville est indispensable pour l’avenir du parc industriel dans le territoire.
« Si Louiseville se retire, il n’y aura tout simplement plus du parc dans la MRC », estime le préfet de Maskinongé.
M. Carbonneau rappelle qu’il s’agit d’un choix de Louiseville et qu’il va le respecter. « Mais c’est certain qu’en tant qu’une ville centre, Louiseville a un rôle à jouer comme rassembleur dans des projets comme celui-là », selon lui.
« On est toujours ouvert à des discussions avec les conseillers municipaux de Louiseville pour tout complément d’information sur ce projet », ajoute-t-il, soulignant que les petites municipalités de ce territoire sont aussi propriétaires de ce projet et que c’est important d’entendre leurs avis sur l’avenir de ce parc.
« Je sais que la majorité des autres municipalités veulent aller de l’avant dans ce projet. Je souhaite que ce dernier continue, car les 17 municipalités ont beaucoup investi dans les infrastructures de ce parc », tienne à mentionner Paul Carbonneau.
En attente de la deuxième phase
Yvon Deshaies s’arrête sur l’impact des délais en cours avant de commencer la deuxième phase du parc industriel régional dans la MRC.
« La valeur des terrains a largement augmenté entre temps, si on avait acheté les terrains de cette phase il y a cinq ans, cela aurait pu nous coûter beaucoup moins cher. En plus, on a déjà perdu des usines prévues dans cette phase, car ces entreprises ont préféré s’installer ailleurs », explique le maire de Louiseville.
Cependant, Paul Carbonneau estime que c’est un peu tôt pour parler de l’impact financier de ce délai. Il préfère se concentrer sur les enjeux qui concernent la première phase du parc industriel.
« Il y a quelques terrains disponibles pour la première phase. Mais on ne peut pas les exploiter maintenant, car les égouts de la ville sont saturés. Autrement dit, c’est les installations de la ville de Louiseville qui empêchent d’accueillir de nouvelles usines », explique-t-il.
L’emplacement favorable de ce parc -qui se trouve entre Montréal et Québec, près de l’autoroute 40 et accessible par voie ferrée- présente aussi des défis à soulever.
« Je regarde autour de nous, on a l’énorme parc industriel provincial de Bécancour, en plus de la Ville de Trois-Rivières qui continue à ouvrir d’autres parcs dans son territoire. C’est de la vraie concurrence », indique M. Deshaies.
« J’ai l’impression que la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole) n’est plus intéressée à nous dézoner. C’est comme s’ils veulent se contenter de grandes villes et de grands parcs. On se bat fort et c’est comme si on se fait niaiser, ceci m’inquiète en tant que maire de Louiseville », conclut-il.
Les 17 municipalités ont un délai d’un an, jusqu’en décembre 2025, pour décider si elles continuent à financer le parc industriel de la MRC, ou pas.