Marcelle Ferron, artiste révolutionnaire
CULTURE. Le conférencier Éric Perron de l’organisme Les amis de la Place Marcelle-Ferron présentera le dimanche 28 avril à 13h30 à la bibliothèque de Louiseville une conférence sur l’artiste originaire de Louiseville, Marcelle Ferron.
La conférence aborde son enfance, sa rencontre avec l’art, ainsi que son parcours artistique. « Ce qui a mis au monde Marcelle Ferron comme peintre c’est sa rencontre avec Borduas. Donc on commence avec ça, puis ça nous amène à peu près jusqu’au Refus global et là, on fait un flashback sur son enfance, son éducation et ses premières années d’étude », relève Éric Perron. Il explique également que l’artiste de Louiseville était une citoyenne engagée qui avait à cœur plusieurs causes, comme la défense des artistes, des droits des femmes et la protection du français.
Le conférencier souligne que Marcelle Ferron s’est distinguée de plusieurs manières au cours de sa carrière. « C’est la seule femme peintre à ce moment-là à signer le Refus global, donc ce n’est quand même pas banal! On est dans les années 40, souvent la peinture était réservée aux hommes. Il y avait des femmes qui suivaient des cours, mais c’était plus comme un loisir. Elle, elle décide qu’elle va faire une carrière là-dedans et ça, ça démontre une détermination ». Il ajoute, « c’était une peintre automatiste, donc elle épouse complètement l’abstraction. Alors elle fait partie des avant-gardes. Elle était avant-gardiste à ce niveau-là ».
Par ailleurs, selon le conférencier, la ténacité de Marcelle Ferron se manifeste également dans son rôle de mère. « Le fait aussi qu’elle est eue trois enfants. Elle part en France toute seule avec ses trois enfants en bas âge en 1953, donc ça dit quelque chose de la détermination de la femme ».
Éric Perron est membre du conseil d’administration des amis de la Place Marcelle-Ferron depuis 2017. L’organisme a pour mission de tenir des activités artistiques pour la population et de rappeler la mémoire de Marcelle Ferron. « Plus je lisais sur Marcelle Ferron, plus j’étais fasciné par son parcours et en même temps, je réalisais en en parlant autour de moi qu’elle était méconnue », raconte-t-il. C’est ainsi qu’il voulut travailler à honorer sa mémoire par l’entremise d’une conférence.
Il débute la conception de la conférence avant la pandémie et a commencé officiellement à la présenter l’automne dernier. « J’ai donné la conférence une quinzaine de fois jusqu’à présent et j’ai encore 20 dates au calendrier pour 2024. C’est une conférence qui plait énormément. Les gens qui ne connaissent pas Marcelle Ferron sont contents de découvrir l’artiste et la femme. Puis les gens qui la connaissent un peu en apprennent beaucoup plus ».
La conférence sur l’artiste Marcelle Ferron se présente comme étant interactive avec notamment des vidéos, du contenu multimédia, de la musique et des images des œuvres de l’artiste louisevilloise. L’activité se déploie sur environ 90 minutes.
La découverte du verre
Marcelle Ferron travaillera diverses formes d’arts au cours de sa carrière, mais sa technique de prédilection sera le verre. « Lorsqu’elle va rencontrer la technique du verre, elle va réaliser que finalement, c’est ce qu’elle cherchait depuis longtemps parce qu’elle, [ce qui l’intéresse] c’est la couleur, la transparence et la lumière. Alors dans ses œuvres peintes, il y a ça beaucoup. Donc lorsqu’elle rencontre la technique du verre coloré, c’est parfaitement en adéquation avec ce qu’elle faisait auparavant », affirme Éric Perron.
Le conférencier soulève que Marcelle Ferron chérissait tout particulièrement l’art public. En effet, l’artiste souhaitait concevoir des œuvres afin qu’elles soient installées en espace urbain pour ainsi être vues et appréciées par le grand public. « Lorsqu’elle va épouser un peu l’art public, ça aussi c’est en adéquation avec le principe du Refus global qui était que l’artiste a un rôle social à jouer. Donc, elle voulait aller vers le public. Elle voulait amener l’art vers le public et une des belles façons d’amener l’art vers le public, c’est d’utiliser le verre et de faire des verrières ».
La création de verrières fut la technique signature de l’artiste louisevilloise. On peut notamment penser à la station de métro de Champ-de-Mars à Montréal. « Ça, c’est une œuvre pionnière parce que c’est la première œuvre abstraite dans le métro de Montréal, c’est la première œuvre réalisée par une femme et c’est la première fois que l’artiste choisissait ce qu’elle allait faire. Donc c’est un marqueur très important », souligne Éric Perron.
Le conférencier mentionne aussi que la station Champ-de-Mars se retrouve fréquemment dans des compilations des plus belles stations de métro dans le monde. « Quand vous sortez de Champ-de-Mars, vous sortez dans cette lumière, cette couleur. C’est quelque chose de très prenant, de très remarquable ». Il souligne en conclusion que Marcelle Ferron a marqué le milieu de l’art public au Québec par son travail comme artiste.
En plus de la conférence du 28 avril à Louiseville, plusieurs activités sont à venir dans la prochaine année pour célébrer Marcelle Ferron. Pour plus d’informations, visitez marcelleferron.org