Le projet de Nature Energy sur la glace
AGROALIMENTAIRE. Le projet d’usine de biométhanisation de Nature Energy dans la MRC de Maskinongé bat de l’aile, mais les producteurs agricoles de la région ne jettent pas pour autant l’éponge, quitte à se rabattre sur un projet de moindre envergure.
« Nous n’avons plus de nouvelles d’eux. Ils jugent qu’on est trop limite par rapport à la quantité de fumiers et de lisiers dont ils ont besoin », explique Martin Marcouiller, président de l’UPA de la Mauricie, en parlant de l’entreprise danoise qui avait ciblé la région au printemps 2022 parmi les sites potentiels qu’elle voulait développer au Québec.
Dans sa future usine de biométhanisation à Farnham, qui entrera en opération en 2026, Nature Energy prévoit produire 20 millions de mètres cubes de GNR (gaz naturel renouvelable) en traitant environ 700 000 tonnes de fumiers et lisiers provenant de 120 à 150 producteurs agricoles . « Nature Energy, c’est une chose, mais il n’y a pas juste eux qui font des usines de biométhanisation. Il y a d’autres promoteurs qui nous ont contactés », ajoute le producteur de porcs et de volailles de Yamachiche.
À titre d’exemple, Keridis Bioénergie annonçait en fin d’année 2023 le projet d’une usine de biométhanisation à Saint-Éphrem, en Beauce, pouvant traiter 60 000 tonnes de fumier et de lisier agricole. En comparaison, son projet est évalué entre 30 et 40 millions$ contre 150 à 200 millions$ pour celui de Nature Energy.
« On regarde aussi la possibilité d’aller visiter une installation qui est à Warwick », mentionne Martin Marcouiller en parlant de la Coop Agri-Énergie Warwick qui opère une usine de biométhanisation qui a nécessité un investissement de 12 millions$ et qui traite environ 50 000 tonnes de matières organiques agricoles pour produire 2,3 millions de mètres cubes de GNR.
Territoire comptant près de 450 fermes, le nombre le plus élevé en Mauricie, la MRC de Maskinongé avait ciblé un terrain de 1,2 million de pieds carrés dans le parc industriel régional à Louiseville pour accueillir le projet de Nature Energy.
Puisque les fumiers et lisiers agricoles sont transformés en GNR, la présence du réseau de canalisation d’Energir dans les sites potentiels est une condition préalable à tout projet d’usine de biométhanisation. « L’intérêt de nos producteurs agricoles est encore là et je pense qu’il y a un bel avenir de ce côté-là », conclut le président de l’UPA de la Mauricie.