La MRC de Maskinongé se penche sur son patrimoine bâti
PATRIMOINE. La MRC de Maskinongé a déposé il y a quelques semaines au ministère de la Culture et des Communications (MCC) un pré-inventaire du patrimoine bâti des dix-sept municipalités de son territoire.
Une première étape qui culminera d’ici le 1er avril 2026 à un inventaire exhaustif des immeubles construits avant 1940 et présentant une valeur patrimoniale. C’est la firme Passerelles Coopérative en patrimoine qui a réalisé ce mandat rendu nécessaire afin que la MRC puisse se conformer à la Loi sur le patrimoine culturel adoptée par le gouvernement du Québec en avril 2021.
« Dans cette première étape, on recense tous les bâtiments construits avant 1940, mais dans l’inventaire final, ça ne sera que ceux qui présentent une valeur patrimoniale », explique Laurent Bigaouette St-Onge, chargé de projet chez Passerelles.
La MRC de Maskinongé avait déjà en main un inventaire de son patrimoine bâti datant de 2007, un document qui a servi de base de travail, mais dont le contenu ne répondait pas aux exigences du MCC. « Cet inventaire était très incomplet, mais surtout, il y avait une appréciation de la valeur patrimoniale des immeubles comme faible, moyenne et forte. Cette fois-ci, on ne retrouvera pas ce genre de notation », explique Sébastien Langevin, coordonnateur du développement touristique et culturel à la MRC de Maskinongé.
Le MCC a fourni une liste de 19 critères et il suffit qu’une maison en respecte au moins un seul pour se retrouver dans l’inventaire du patrimoine bâti. « Il faut comprendre qu’il n’y a rien de contraignant pour le propriétaire d’une maison qui se retrouvera dans cette liste. Ça ne l’empêchera pas de faire des rénovations. Par contre, il aura peut-être accès à des subventions auxquelles il était plus difficile d’accéder auparavant », précise Sébastien Langevin.
L’un des objectifs de cet inventaire vise également à empêcher qu’un bâtiment présentant une valeur patrimoniale ne soit détruit sans qu’une analyse ne soit préalablement effectuée. « Si une demande de démolition est adressée à une municipalité et que la maison est inscrite sur la liste, ça va comme lever un petit drapeau rouge », poursuit le coordonnateur du développement touristique et culturel.
D’ailleurs, depuis l’adoption de la Loi sur le patrimoine culturel, la démolition d’une maison construite avant 1940 doit faire l’objet d’une autorisation par le ministère avant que son propriétaire puisse aller de l’avant. Il en sera ainsi jusqu’en avril 2026, date limite pour que chaque MRC et ville aient dressé leur inventaire du patrimoine bâti.
L’agriculture et le bois
Passerelles Coopérative en patrimoine n’en était évidemment pas à son premier excercice du genre. Lors de son mandat dans la MRC de Maskinongé, Laurent Bigaouette St-Onge a eu l’occasion de parcourir le territoire au cours des derniers mois , ce qui lui a permis de relever certaines caractéristiques propres à la région.
« Le patrimoine agricole, avec ces vieilles granges qu’on voit un peu partout, y occupe une place particulière, surtout dans les municipalités du sud de la MRC, mentionne le chargé de projet. Et puis, à cause de l’importance de l’industrie du bois à travers l’histoire de la région, c’est un matériau qu’on retrouve majoritairement dans la construction des maisons contrairement à d’autres régions où la brique et la pierre sont plus présentes. »
Au-delà de son utilité pour prévenir des démolitions abusives, cet inventaire, lorsqu’il sera terminé, se voudra aussi un bel outil pour sensibiliser les citoyens à la richesse du patrimoine bâti. « Au-delà de l’aspect réglementaire, cet un document qui pourrait être utilisé par une société d’histoire ou une MRC pour souligner l’importance de son patrimoine bâti, sa valeur, son aspect historique et parfois unique », termine Laurent Bigaouette St-Onge..