Jumelage du SANA : Une expérience d’échange et de partage
COMMUNAUTÉ. Le SANA de la MRC de Maskinongé propose un programme d’échange culturel qui vise à former des duos composés d’un nouvel arrivant et d’un québécois. Ces deux personnes deviennent des jumeaux qui partagent du temps ensemble afin de briser l’isolement et favoriser l’intégration.
Comme l’explique Mounira Mejri, agente de jumelage au SANA, le rôle de jumeau consiste simplement à offrir du temps à une personne dans le but favoriser son intégration. « L’idée c’est que le jumeau québécois va lui montrer la région, la culture québécoise et répondre aux besoins d’aide et d’information de la personne », mentionne-t-elle.
Les paires sont formées en fonction des similitudes entre leurs profils respectifs. Le SANA propose d’ailleurs une formation d’entrée de jeu pour les jumeaux québécois, en plus de tenir sur une base régulière des activités de rassemblement pour la communauté et les jumeaux.
Le jumelage crée des liens amicaux, sans pression ni implication monétaire. « Tout simplement, prendre un petit café ensemble, passer du temps ensemble. On arrive ici dans l’isolement, ça vient qu’on a peur de tout, on est gêné », témoigne Mounira Mejri. Le programme a donc pour objectif d’offrir un accompagnement humain, rassurant et simple aux nouveaux arrivants.
L’expérience du jumelage
Justine Owoundza et Patrick Lamy sont jumeaux depuis maintenant 1 an. Justine, originaire du Cameroun, a effectué des études à Montréal avant de s’établir à Louiseville avec son conjoint québécois qui habitait déjà le secteur. Pour Patrick, résident de Saint-Justin et fondateur de l’entreprise Monsieur Champignons, ce qui lui a mis la puce à l’oreille ce sont des amis qui l’ont visité en compagnie de leurs jumeaux. La rencontre des cultures a tout de suite interpellé Patrick et sa conjointe, Marie-Josée Roy.
« Ils prennent des nouvelles : ça va les enfants? Donc je sais que j’ai quelqu’un à côté qui prend soin de moi », affirme Justine Owoundza. Elle retrouve une proximité et un lien amical fort avec son jumeau et sa famille. Cette relation chaleureuse lui a permis de favoriser considérablement son intégration à la région.
Avec le commerce de Monsieur Champignons, Patrick et Marie-Josée sont amenés à se promener de marché en marché. Lorsqu’ils en font des locaux, Justine les suit à différents endroits. « Je découvre les lieux où ils vont. Je suis souvent curieuse d’aller dans les marchés », raconte-t-elle.
Pour Patricia Panfili, résidente de Saint-Alexis-des-Monts et nouvellement à la retraite, l’implication auprès du SANA s’ancre dans un désir d’aider autrui. « Ce n’est pas exigeant et ça fait la différence dans la vie de quelqu’un. Je suis fille d’immigrants donc je sais ce que c’est. Cette réalité-là, je la connais ».
Patricia est jumelle de Rosalie, camerounaise, et Khalid, marocain. « Il faut un peu sizer ce dont notre jumeau a besoin comme type d’aide et ce qu’on peut lui apporter. Il faut arrimer ça ». Pour l’Aleximontoise, le jumelage apparait comme étant un programme très souple, sans obligation qui nécessite simplement d’avoir une oreille attentive. Comme elle le relève, ce petit geste parvient à faire une différence importante pour les nouveaux arrivants.
Le groupe souligne effectivement que cette expérience est enrichissante dans un sens, tout comme dans l’autre. « Même les personnes qui viennent pour faire du jumelage avec nous ont envie d’une chaleur. Ça leur fait du bien! Donc c’est gagnant-gagnant », affirme Justine Owoundza.
Les grandes rencontres
L’échange sur le plan culinaire apparait comme étant central entre les jumeaux. Les traditions et techniques culinaires se rencontrent et laissent à place à beaucoup d’apprentissages de part et d’autre. Tel que l’explique Justine Owoundza, la nourriture dans les pays d’Afrique est souvent plus identitaire et largement liée au climat et à l’agriculture. Tandis qu’au Québec, bien qu’il y ait plusieurs traditions culinaires, on rencontre de multiples influences d’aliments et saveurs du monde.
La familiarisation avec le français québécois est aussi un enjeu de taille pour les nouveaux arrivants. La petite vie est d’ailleurs une émission très prisée pour faire connaitre notre façon de parler. « Maintenant, je comprends plus le québécois, mais je dois avouer que l’année dernière, ce n’était pas évident », rigole Justine Owoundza. Elle qui travaille comme secrétaire médicale, se familiariser avec la langue et les prononciations québécoises a été fort important dans son parcours.
La saison froide se présente comme étant plus difficile pour les nouveaux arrivants. La crainte du froid et de la neige engendre le fait qu’ils redoutent vivement les activités extérieures. « Je proposais à Rosalie d’aller en raquette et je lui disais qu’elle aurait chaud, mais elle ne me croyait pas », ricane Patricia Panfili. Cela dit, une activité de patinage organisée par le SANA fut un grand succès l’hiver dernier.
Pour plus d’informations concernant le jumelage ou le SANA de la MRC de Maskinongé, visitez leur site web officiel.