À la mémoire du patrimoine bâti et agroalimentaire

CULTURE. Pierre Higgins présente jusqu’au 31 juillet son exposition de photos de vieilles granges à la Maison du Commis-Voyageur de Louiseville. Le photographe se promène avec son exposition depuis déjà quelques années.

Pierre Higgins est originaire de Rouyn Noranda et Aleximontois d’adoption. C’est d’abord comme passe-temps que la photographie s’est imposée à lui. Une fois la retraite venue, il a commencé à pratiquer la photographie de manière plus rigoureuse. Voilà qu’il alimente cet intérêt pour la photo depuis plus de 15 ans.

Il a développé très jeune une fascination pour la nature et les bâtiments rustiques que sont les granges. « Quand on visitait de la parenté à Amos ou aux alentours, bien on passait par des chemins où il y avait beaucoup de granges. Ça commençait déjà à me fasciner de voir la beauté de ces structures-là », témoigne Pierre Higgins.

Plusieurs éléments l’interpellent en ce qui a trait aux granges, à commencer par leur valeur patrimoniale importante. Pour lui, les granges sont un symbole fort du mode de vie agroalimentaire d’autrefois.

Quand je vais photographier les vieilles granges, je cogne toujours à la porte pour demander la permission, puis j’ai souvent de très belles conversations avec ces gens-là.

-Pierre Higgins

Quelle que soit la nature de la discussion avec les résidents, le photographe relève que ces échanges sont souvent des plus enrichissants.

Au fil du temps, Pierre Higgins a accumulé une quantité importante d’images de vieilles granges, majoritairement issues du territoire de la MRC de Maskinongé, ce qui a capté l’attention de son entourage. « J’ai des amis qui me disaient que je devrais faire quelque chose avec mes photos. Alors c’est comme ça que j’ai décidé d’aller voir des brocanteurs pour acheter des vieux cadres qui vont avec les vieilles granges », raconte-t-il.

C’est ainsi que depuis quelques années, il expose ses photographies. Le photographe a notamment présenté une exposition à Saint-Paulin en 2019 et à Rouyn-Noranda en 2020. « Mes amis disent que je me promène beaucoup. Je suis quand même content puisque j’aime visiter mon Québec. Le connaitre un peu mieux ». Avançant en âge, il admet somme toute ne pas savoir combien de temps il pourra encore parcourir les routes du Québec à la recherche de vieilles granges.

Ayant fait carrière comme cuisinier et pâtissier, l’Aleximontois affirme avoir conservé le goût de bien manger. Les granges photographiées lui inspirent d’ailleurs l’agriculture d’autrefois qu’il qualifie de plus simple et saine. « Quand j’étais jeune, ce qu’on mangeait c’était biologique parce que c’était engraissé au fumier. Les produits chimiques n’existaient pas. Aujourd’hui, on essaye de retourner un peu à ça ».

Pierre Higgins affiche ainsi un regard optimiste face à l’agriculture de demain. « Je rencontre beaucoup de jeunes qui partent des cultures biologiques ici en Mauricie tout particulièrement, mais j’imagine qu’il y en a dans d’autres régions. Il y a beaucoup de gens qui retournent à ça ».