Les ambulanciers en grève dès demain
Depuis plusieurs mois, les négociations pour le renouvellement des conventions collectives de tous les syndicats des paramédics affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) stagnent en ce qui concerne le dossier monétaire. Voilà pourquoi ils déclencheront une grève le 14 juillet au matin.
« Devant ce blocage, nous n’avons pas d’autre choix que de déclencher la grève à compter d’aujourd’hui, et ce, pour une durée indéterminée. Depuis les dernières négociations, rien n’a été fait et nous sommes au point mort », a confié Michel Beaumier, président du Syndicat des paramédics du Cœur du Québec–CSN. « On aura une deuxième phase de grève prévue en septembre prochain. On regroupe Saint-Alexis-des-Monts, Saint-Paulin et La Tuque et nous sommes les seuls qui font partie du secteur public, et non du privé. Évidemment, on ne peut pas cesser de travailler pour aller faire du piquetage alors ce sera majoritairement des grèves de tâches. Aucune intervention à la population ne sera négligée. »
« On va cesser de faire de la facturation alors ce sont les employeurs qui devront s’en occuper et retracer qui a été conduit où et quand. Nous allons également cesser le service d’escorte des infirmières. Par exemple, ça peut arriver de quatre à cinq fois par semaine qu’on transporte une infirmière de La Tuque avec le patient. On va continuer de l’amener au point A, mais le CIUSSS devra trouver une solution pour rapatrier l’infirmière vers son lieu de travail. Nous allons également laisser les patients au centre de tri de l’urgence au lieu d’accepter de les conduire à telle ou telle civière. Évidemment, nous allons continuer de le faire dans le cas d’une urgence immédiate. »
Le service des paramédics demande également une augmentation de salaire de 5$ de l’heure effectif dès l’embauche. « Nous avons 12 échelons de salaire et il faut 1800 heures par année pour monter d’échelon. Les jeunes qui arrivent ont besoin de faire des heures avec trois ou quatre compagnies pour y arriver et ça prend souvent deux ans », ajoute-t-il.
« Nous avons calculé le salaire des pompiers, des ambulanciers et des gens en milieu carcéral, en tenant compte des grosses villes et des plus petites municipalités. On a aussi pris en compte le fait qu’ailleurs au Canada, il faut deux ans de Cégep seulement comparativement à trois au Québec. Ce 5$ va compléter ce qui manque pour avoir un certain équilibre avec les autres provinces. »
Le service des paramédics de Saint-Alexis-des-Monts, Saint-Paulin et La Tuque comptent 50 employés. D’autres villes où les services des paramédics sont également dans le même bateau suivront, comme c’est le cas pour la Coopérative des ambulanciers de la Mauricie (CAM / 200 membres), dont Trois-Rivières, qui se joindra à la grève à compter du 21 juillet.
« Il est impératif que les employeurs, le Conseil du trésor et le ministère de la Santé et des Services sociaux fassent en sorte que nous puissions enfin commencer à négocier ces matières, dans une perspective de règlement », a pour sa part affirmé Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Monsieur Beaumier n’a pas écarté l’idée que les ambulances pourraient être décorées d’autocollants durant le processus. Il a confirmé que les ambulanciers arboreront des chandails de protestation pendant le conflit, et qui sait, peut-être même des pantalons de camouflages comme ce fut le cas pour les policiers il y a quelques années déjà.