L’École nationale de police désignée comme centre d’hébergement temporaire
NICOLET. L’École nationale de police du Québec (ENPQ) sera un centre désigné d’hébergement temporaire lié à la COVID-19 à compter du 19 avril.
Conformément aux recommandations du ministère de la Santé et des Services sociaux, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) devait prévoir l’ouverture d’un hébergement alternatif pour des personnes de 18 ans et plus atteintes de la COVID-19 et qui résident actuellement à l’intérieur de ressources pour personnes âgées privées, ressources intermédiaires, ressources de types familial ou autres.
L’ENPQ rend disponible pour le CIUSSS son pavillon P, soit un pavillon d’hébergement de 101 chambres qui sert normalement à sa clientèle en formation et qui est complètement indépendant du reste des installations de l’ENPQ.
Les installations permettront de donner des soins, de loger et de nourrir les usagers qui ne peuvent respecter les mesures de confinement dans leurs milieux de vie; par exemple des personnes atteintes de déficience intellectuelle, souffrant de problème de santé mentale, d’itinérance ou autres. L’ENPQ assurera aussi la production des repas et l’entretien ménager. À ce chapitre, le personnel du CIUSSS MCQ formera les membres du personnel de l’ENPQ appelés à offrir ces services et lui fournira du matériel de protection approprié si requis. «On parle pour le moment de sept personnes attitrées au service alimentaires et trois, en sous-traitance, pour l’entretien des lieux», confie la porte-parole de l’ENPQ, Andrée Doré.
Des mesures «particulières et exceptionnelles»
Au cours des derniers jours, les espaces physiques du pavillon d’hébergement ont été réaménagés et des mesures «particulières et exceptionnelles» ont été mises en place pour assurer la sécurité du milieu sur le plan sanitaire, mais aussi pour protéger et rassurer la population.
«Les malades seront confinés à l’intérieur du pavillon. Ils ne se promèneront pas dans la ville», assure la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois, qui a eu des échanges rassurants avec le CIUSSS dans les derniers jours. «Ce qui me préoccupait, c’était de recevoir une clientèle infectée, même si elle est confinée, dans une MRC où il n’y a que six cas. On a négocié plusieurs conditions à respecter.»
Par exemple, les travailleurs assignés au pavillon P arriveront au travail en vêtement civil et se changeront sur place. Ils mangeront dans le pavillon et après leur quart de travail, ils laisseront leur uniforme au pavillon et retourneront directement à la maison.
«On ne veut pas qu’ils fassent d’arrêt sur le territoire», martèle Mme Dubois, ne pouvant toutefois pas garantir qu’il n’y ait aucun délinquant. Sur ce point, toutefois, elle fait appel au professionnalisme des travailleurs. «On ne mettra pas la SQ là-dessus. Par contre, toutes ces mesures seront inscrites à leur contrat de travail.»
Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, est confiant que la consigne sera respectée: «S’il y a des personnes qui sont sensibilisées à cette situation, c’est bien les travailleurs [de la santé]. Ils sont informés de cette directive et comprennent le contexte dans lequel ils viennent travailler ici.»
Il rappelle également l’importance d’avoir des lieux confinés, surveillés et supervisés pour accueillir cette clientèle, qui n’est pas nécessairement en mesure de comprendre les mesures de confinement qui s’appliquent à eux. Il salue aussi le fait que le CIUSSS ait pris le temps d’entendre les préoccupations des élus et d’y répondre. «On est sécure, dit-il. On pense que toutes les mesures adéquates ont été apportées et qu’on peut se sentir en sécurité sur le territoire de Nicolet.»
En ce qui concerne les patients qui seront transférés à l’ENPQ, il est bon de préciser que ce ne sont pas des gens nécessitant des soins hospitaliers. Par contre, si leur état physique dégénérait et qu’ils devaient être transférés vers un hôpital, ce ne serait pas celui de Nicolet. «On n’a pas l’équipement pour accueillir plusieurs cas de COVID-19 chez nous, indique la mairesse. On ne veut pas non plus mettre nos travailleurs de la santé à risque. Ces gens seront transférés au CHAUR (Centre hospitalier affilié universitaire régional).»