Décrochage scolaire : la situation s’est améliorée dans la région
ÉDUCATION. La Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM) dévoile un tout nouveau portrait sur la persévérance scolaire et la réussite éducative dans la région.
«Ce portrait se veut un premier pas vers un développement ciblé et amène des pistes de réflexion pour que les partenaires de la TREM puissent faire des actions plus ciblées. Le premier portrait diffusé en 2017 avait été utile pour développer un langage commun en ce qui concerne la persévérance scolaire et cibler des éléments d’intervention», indique Mélanie Chandonnet, directrice générale de la Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM).
Le rapport fait notamment état de la baisse du décrochage scolaire au Québec et en Mauricie. Le taux de décrochage se situe présentement à 13% en moyenne dans la région. La situation demeure cependant plus préoccupante chez les garçons que chez les filles. Le taux de diplomation s’élève à 78% dans la région, comparativement à 74,6% lors du dernier rapport de la TREM en 2017.
On découvre aussi que les élèves sont nombreux à travailler durant leurs études. Au secondaire, les deux tiers des élèves de la Mauricie occupent un emploi rémunéré. Par ailleurs, 14% d’entre eux travaillent plus de 16 heures par semaine.
«Nos étudiants travaillent plus qu’ailleurs au Québec où cette statistique est près de 50%. Ça nous montre qu’il pourrait y avoir des opportunités d’actions visant la conciliation travail-études», illustre Mme Chandonnet.
Le portrait montre aussi que 30% des élèves du secondaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec disent avoir un niveau de détresse psychologique élevé, une proportion plus accentuée chez les filles (41,5%) que chez les garçons (17,5%). Ils sont également 17,7% à avoir reçu un diagnostic de troubles anxieux et 5,4% à avoir reçu un diagnostic de dépression.
«On espère que ce portrait devienne un outil de référence pour tous nos partenaires afin de travailler de manière concertée pour faire la différence auprès des élèves. En ce moment, les élèves et le corps professoral sont mis à rude épreuve et vivent de grands défis au quotidien. Nous réitérons notre volonté de garder nos jeunes motivés. C’est primordial de miser sur le plein potentiel et la réussite de nos jeunes», lance Éric Milette, président de la TREM.
Les données du rapport régional ont aussi été divisées par MRC afin de brosser un portrait plus précis pour chacun des territoires.
Ainsi, dans la MRC de Maskinongé, 20,9% de la population n’a pas de diplôme comparativement à 13,6% de la population adulte qui détient du diplôme universitaire. On constate tout de même que depuis 2006, le nombre de non-diplômés est à la baisse, tandis que le taux de diplôme professionnel, collégial et universitaire est en constante augmentation.
On évalue également de 26,3% des jeunes présentent un risque élevé de décrochage scolaire. En parallèle, le taux de diplomation au secondaire est de 78,7%.
Ce sont 68,1% des jeunes qui occupent un emploi durant l’année scolaire comparativement à la moyenne régionale de 67,9%. Le niveau de soutien social à l’école et le niveau élevé d’appartenance à l’école sont aussi au-dessus des moyennes régionales et provinciales.
Quatre autres feuillets seront dévoilés dans les quatre prochains mois, à raison d’un par mois. Ceux-ci porteront sur la ruralité, les étudiants internationaux, les jeunes et l’emploi, ainsi que les études supérieures.
Notons que les informations recueillies pour ce nouveau portrait de situation n’incluent toutefois pas les données reliées à la pandémie de COVID-19. Un prochain portrait sur la persévérance scolaire permettra de constater les impacts entraînés par la situation actuelle.
Les conséquences du décrochage scolaire
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la Mauricie, Jean Boulet, s’inquiète des conséquences du décrochage scolaire sur le développement économique des régions du Québec.
Le document de la TREM montre notamment que le taux d’emploi des personnes sans diplôme d’études secondaires est de 33,9%, tandis que le taux d’emploi passe à 54,1% pour les détenteurs d’un diplôme d’études secondaires. Ce taux monte à 68,9% et à 73,3% pour les gens détenant respectivement un diplôme d’études professionnelles ou collégiales et un diplôme universitaire.
«Les adultes sans DES sont aussi proportionnellement plus nombreux à présenter des niveaux faibles de compétences en littératie et en numératie. Ça peut nuire à la possibilité à trouver un emploi de qualité. Ça me préoccupe comme ministre. C’est important de miser sur l’importance de la diplomation. Ça favorise aussi l’expression des opinions et l’engagement communautaire. C’est l’affaire de tous», souligne le ministre Boulet.
Pour consulter le portrait : https://trem.ca/outils/portrait-de-la-perseverance-scolaire-et-de-la-reussite-educative-en-mauricie-edition-2020/