Jocelyne Ébacher Lamy, une agricultrice d’exception
YAMACHICHE. Enfant, elle rêvait d’habiter à la campagne et de vivre de l’agriculture. Son souhait a été exaucé quelques années plus tard aux côtés de son mari Daniel Lamy, avec qui elle a fait carrière en production laitière, céréalière et avicole. Maintenant à la retraite depuis peu, Jocelyne Ébacher Lamy vient de recevoir le prix d’Agricultrice d’exception pour toutes ses années d’implication à promouvoir et faire rayonner l’agriculture.
Ce prix lui a été remis en avril lors de la 9e édition de la Soirée des Gens de Terre et Saveurs, organisée par l’UPA Mauricie. « C’est un bel honneur, confie-t-elle. C’est une reconnaissance pour tout ce qui a été fait à la ferme et auprès des organisations agricoles. J’ai toujours fait ça par passion et par plaisir. Ça me fait chaud au coeur qu’on ait pensé à moi pour ce prix-là. »
À Yamachiche, Mme Ébacher Lamy a travaillé toute sa vie pour la Ferme Davijo (production avicole) et la Ferme Jodani (production laitière et céréalière). Les deux entreprises familiales appartiennent à son mari et elle depuis 1995.
« Daniel et moi, on s’est marié en 1980, raconte-t-elle. Déjà, il était producteur agricole. Dans ce temps-là, il avait une ferme laitière et céréalière. De mon côté, je travaillais auprès des personnes âgées au Cap-de-la-Madeleine. Après notre mariage, j’ai décidé de travailler sur la ferme avec lui, comme il était seul. »
Son mari avait hérité de la ferme au décès de son père. Il n’avait que 14 ans à l’époque. Pendant quelques années, il avait continué à s’occuper du troupeau laitier avec ses frères avant de devenir l’unique propriétaire de l’entreprise, à ses 21 ans. Le frère de Daniel Lamy avait quant à lui hérité des deux poulaillers qui appartenaient à leur père auparavant.
« Jodani, c’était une petite ferme qu’on a agrandie avec le temps, soutient Mme Ébacher Lamy. En 1995, on a acheté les deux poulaillers au frère de Daniel. On a alors fondé la Ferme Davijo. Malheureusement, en 1998, on a été victime d’un incendie et on a tout perdu. Mais on s’est relevé les manches et on a continué. »
Une femme d’affaires impliquée
Ce coup dur n’aura pas eu raison de leur passion. « Tous les jours, j’allais voir mes veaux, je m’occupais de l’alimentation des bêtes, je faisais toutes sortes de travaux à l’étable et après, j’allais faire une tournée de poulaillers, énumère Mme Ébacher Lamy. Je n’ai jamais conduit de tracteurs, mais je m’occupais de plein d’autres tâches, dont la comptabilité. »
En 2002, elle a remporté le prix Agricultrice de passion lors du gala annuel du Syndicat des agricultrices de la Mauricie. C’est cette même année qu’elle a commencé à s’impliquer auprès de l’organisation. « J’y suis restée jusqu’en 2016-2017, dit-elle. J’ai longtemps été vice-présidente du syndicat en Mauricie, ce qui m’a amené à organiser plusieurs galas, notamment. »
Elle a également été impliquée dans l’UPA ainsi que dans la Chambre de commerce et d’industrie de Maskinongé. « J’essayais toujours de mettre en valeur des gens peu connus qui travaillaient fort et qui méritaient d’être reconnus », souligne-t-elle.
Un rêve devenu réalité
Quelques années plus tard, c’est avec fierté que Mme Ébacher Lamy constate le chemin parcouru. « C’est mon rêve de petite fille qui s’est réalisé! Mes grands-parents Charles et Jeanne étaient des producteurs agricoles. J’allais souvent chez eux. J’allais au jardin avec grand-maman faire ses cannages et grand-papa m’amenait à l’étable et à la cabane à sucre. Je trouvais donc qu’ils menaient une belle vie! J’habitais au Cap-de-la-Madeleine dans le temps et je rêvais à la campagne », raconte-t-elle.
Deux de ses trois fils ont même fait le choix d’intégrer l’entreprise. Ils sont la relève de la Ferme Davijo et de la Ferme Jodani. « Martin est pour la ferme laitière et Vincent est pour la ferme avicole, précise-t-elle. Guillaume est charpentier-menuisier et il a sa propre compagnie. »
Maintenant à la retraite depuis un an et demi, Jocelyne Ébacher Lamy ne va plus à la ferme, bien qu’elle s’occupe toujours de la comptabilité. « On est grands-parents huit fois, alors il y a du bénévolat qui se fait. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer », rigole-t-elle.