Une décision sera prise en début d’année
Bâtisse municipale de Saint-Sévère
SAINT-SÉVÈRE. L’avenir de l’ancienne partie du bâtiment municipal qui abritait l’hôtel de ville de Saint-Sévère ne sera pas connu avant le début de la prochaine année.
La présence de moisissures dans le sous-sol de la bâtisse force le conseil municipal à étudier toutes les possibilités avant de prendre une décision finale sur ce qu’il en adviendra.
La Municipalité de Saint-Sévère avait découvert en mars dernier, tout juste avant une assemblée publique, des fissures dans son édifice municipal qui était autrefois la caisse populaire Desjardins. Des ingénieurs avaient alors aussitôt recommandé d’évacuer le bureau municipal en attendant le résultat des expertises.
Entretemps, les élus ont pris la décision de louer une maison sur la rue Principale afin de relocaliser le personnel administratif pour maintenir les services aux citoyens. Une fois les études complétées, Saint-Sévère a reçu le feu vert pour réintégrer uniquement la nouvelle partie où loge la bibliothèque municipale, construite il y a trois ans. C’est d’ailleurs à cet endroit que l’hôtel de ville est temporairement aménagé. Quant à elle, la section du bâtiment affectée par les moisissures demeure toujours inaccessible.
Rénovation ou démolition
Les rapports des ingénieurs stipulent que le mauvais drainage et le mouvement du sol auraient causé les fissures dans la structure du bâtiment.
Le conseil municipal de Saint-Sévère estime à près de 100 000 $ les travaux pour remettre en état la bâtisse, soit entre 12 000 $ et 15 000 $ pour la préparation des plans et devis, au moins 35 000 $ pour la décontamination et plus de 30 000 $ pour le drainage. «On est vraiment en train de déterminer ce qu’on veut faire avec la bâtisse. Pour ça, on doit prendre en considération l’évaluation complète des travaux et des coûts que ça va coûter. Dans les semaines à venir, nous prendrons une décision éclairée là-dessus», explique Jean-Yves St-Arnaud, maire de Saint-Sévère.
La municipalité envisage tous les scénarios, dont celui d’abandonner et de démolir la section visée. «Il y a une réalité. Il y a eu un mouvement du sol. Une fois les travaux de décontamination et de drainage réalisés, est-ce que le problème va se représenter? On ne le sait pas. On doit évaluer ça aussi. On ne voudrait pas laisser un mauvais héritage», répond M. St-Arnaud.
Saint-Sévère reconnait également que ce dossier comporte un aspect très émotif dans la communauté. «C’est une grande décision que s’apprête à prendre le conseil municipal et le sujet est sensible. Pour les gens d’ici, la caisse de Saint-Sévère a été bâtie par eux et avec leur argent. Nos citoyens sont réticents à une éventuelle démolition, mais d’un autre côté, on doit se demander si ça vaut la peine d’investir près de 100 000 $ sur la vieille bâtisse en ne sachant pas comment elle va évoluer dans l’avenir», signale Marie-Andrée Cadorette, directrice générale et secrétaire-trésorière.
Il apparaît évident pour la municipalité que si la solution retenue s’avère l’abandon et la démolition de la section évacuée, le conseil municipal devra travailler dans les années à venir sur un projet d’agrandissement de l’édifice municipal. «On peut fonctionner comme ça présentement, mais pas à long terme, car nous n’avons pas les locaux adaptés pour recevoir les citoyens et traiter leurs demandes. Présentement, nous devons travailler dans des espaces partagés et communs, ce qui n’est pas l’idéal», affirme Mme Cadorette.
Projet d’assainissement des eaux usées
Parallèlement à ce dossier, la Municipalité de Saint-Sévère travaille depuis plusieurs années sur un projet visant l’installation d’un réseau d’égout dans son périmètre urbain. Le projet répond bel et bien aux critères du Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU), mais sa réalisation n’est malheureusement pas prévue pour demain, reconnait le maire. «Le projet franchit les étapes une à une avant d’avoir l’approbation du gouvernement. Nous avons investi des dizaines de milliers de dollars en études seulement jusqu’à date. On s’est entouré de professionnels compétents dans le domaine, mais malgré ça, c’est vraiment très lourd et complexe comme processus», souligne Jean-Yves St-Arnaud.
Ce dernier indique que ce réseau d’égout permettrait de brancher entre 45 et 65 résidences. Celles situées à l’extérieur du périmètre urbain devront se conformer aux normes environnementales avec des installations septiques privées.
La municipalité attend de réaliser cet important projet avant de rendre disponibles à la construction résidentielle les terrains qu’elle a récemment acquis de la fabrique. «On a l’intention de développer un autre petit secteur près des loisirs. Ça nous permettrait d’accueillir entre cinq et dix nouvelles maisons. Nous sommes limités actuellement dans le village en raison du zonage agricole. On a plus d’espace pour accueillir de nouveaux résidents. Ça fait partie de nos défis», formule M. St-Arnaud, lequel espère voir l’aboutissement de ces deux projets majeurs d’ici quelques années.
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