Savonnière la semaine, chanteuse la fin de semaine

SAINT-ALEXIS-DES-MONTS. Depuis une dizaine d’années, la chanteuse Stéphanie Bédard fabrique ses propres shampoings et savons. Ce qui était au départ un loisir est devenu une PME au fil du temps. En pleine pandémie, alors que sa carrière musicale était en pause forcée, elle s’est tournée vers son entreprise de savons, Belle Sans Artifice. Depuis, elle ne se voit arrêter ni la savonnerie ni la musique. 

C’est depuis son atelier à Saint-Alexis-des-Monts que la femme d’affaires dirige son entreprise et sa carrière artistique. Deux projets qui la tiennent fort occupée. « Il y a environ dix ans, en regardant mes produits cosmétiques et mes produits ménagers, j’ai constaté que la liste des ingrédients était souvent bourrée de produits chimiques. J’ai eu envie de faire attention à ça, et donc chaque fois que je vidais un pot de quelque chose, j’essayais de le refaire moi-même, raconte l’artiste. Ça s’est étendu des produits nettoyants à la pâte à dents, au mascara, au déodorant, au baume à lèvres, etc. »

Elle a investi beaucoup de temps dans la recherche pour arriver à créer des produits qui lui convenaient. À l’époque, le mouvement DIY (do it yourself : fais-le toi-même) n’était pas encore populaire sur Internet et les réseaux sociaux. « C’était difficile d’avoir une recette toute faite, fait-elle remarquer. J’ai donc suivi un cours de fabricant herboriste pour être en mesure d’élaborer mes propres recettes. » 

Après avoir effectué plusieurs tests, elle a choisi de se concentrer sur les produits qu’elle aimait particulièrement faire : les savons et les shampoings. « J’ai commencé dans mon garage, relate la chanteuse. J’en ai offert à ma famille et mes amis. Ils m’en redemandaient, alors j’ai commencé à voir le potentiel d’en faire une entreprise. Je faisais ça à temps partiel, tout en misant sur la chanson. »

Une première grosse commande

Et puis est arrivée la pandémie. Stéphanie a alors reçu sa première grosse commande comprenant près de 300 savons. « Pour moi, c’était une première, lance-t-elle. Je me suis organisée pour produire à plus gros volume. Et après ça, comme j’avais les équipements et que je n’avais plus de musique à cause de la pandémie, je me suis mise à être là-dedans à temps plein. J’ai développé plusieurs points de vente à travers la province. »

En parallèle, après quelque temps, les spectacles ont repris pour elle avec une série de concerts sur les lacs du Québec. Depuis trois ans, elle combine donc ses deux entreprises.  

« C’est certain que c’est d’ouvrage d’avoir deux entreprises, mais je ne suis pas prête à tasser la musique ni à tasser les savons, confie-t-elle. Je ne sais pas ce que ce sera dans l’avenir, mais mon but, c’est que la savonnerie fonctionne bien. Pour ça, j’ai l’aide de Daniel Paulin. Il m’a contacté pour être mon mentor, mais il met aussi la main à la pâte. Il me donne un sapré bon coup de main. Avec son aide, la savonnerie peut encore exister. Il y a des périodes très chargées comme le temps des Fêtes, mais sinon, j’arrive à combiner les deux. » 

« J’ai appelé ça Belle Sans Artifice parce que ça me représente bien, ajoute-t-elle. Ça résume tout. Je vis dans le bois, je ne me maquille plus, j’amène les spectacles dans la nature et les odeurs de mes savons sont subtiles. C’est un produit sain, de qualité. Sans artifice. »

Elle porte également une attention particulière aux déchets produits par la savonnerie. « J’essaie de réutiliser le plus possible. Je suis en train de faire des collaborations avec d’autres entreprises pour réutiliser les déchets de l’un et faire de l’économie circulaire », précise-t-elle.

Par ailleurs, elle est aussi en train de développer des shampoings pour chien. Ils feront bientôt leur arrivée sur la boutique en ligne. Pour découvrir les produits ou pour passer une commande : bellesansartifice.com

Sur scène cet été

Quant à la musique, Stéphanie Bédard confirme qu’on pourra la voir sur scène cet été dans quelques événements et festivals. Elle sera notamment de passage au FestiVoix de Trois-Rivières. 

Revenant tout juste d’un congé de maternité, elle n’a pas voulu trop charger son horaire cette année, mais elle affirme qu’elle reprendra la route l’an prochain avec une nouvelle formule pour ses spectacles. 

« Ce sera probablement la formule jukebox, les choix du public, laisse-t-elle tomber. Je le fais encore un peu cette année. Cet été, j’ai une douzaine de spectacles au programme. Je recommence ça tranquille pour y aller avec quelque chose de plus complet l’an prochain. »