Rétablir les corridors naturels avec ses voisins
ENVIRONNEMENT. Aire protégée de Saint-Mathieu-du-Parc demande au parc national de la Mauricie de passer à l’action en matière de connectivité écologique, c’est-à-dire de rétablir les corridors naturels entre les deux territoires limitrophes.
En compagnie de la Coop Nitaskinan, l’organisation connue jusqu’au printemps 2022 sous le nom de Coalition pour la préservation du Parc récréoforestier de Saint-Mathieu-du-Parc a revendiqué cette demande le 13 février, dernière journée des consultations publiques du ministre canadien de l’Environnement, Steve Guilbault, à propos de la mission et de l’avenir de Parcs Canada.
Le territoire de 127 kilomètres carrés que les deux organisations voudraient voir protégé par le gouvernement du Québec offre un lieu de rassemblement afin de valoriser la culture des Premières Nations ainsi qu’une opportunité de connectivité écologique font-ils valoir.
« Pour permettre aux espèces fauniques de circuler plus librement sur le territoire forestier de la Mauricie, il importe notamment de cesser son fractionnement et de rétablir des corridors naturels », indique le directeur d’Aire protégée de Saint-Mathieu-du-Parc, Éric Proulx. Quand les animaux sortent des limites du parc national de la Mauricie et se retrouvent sur les terres publiques québécoises, rien ne leur indique qu’ils franchissent une telle frontière. D’où la nécessité de protéger leurs espaces de circulation », a-t-il poursuivi.
De son côté, Coop Nitaskinan souhaite animer ces lieux afin d’amener la population de la Mauricie à découvrir et à apprendre du savoir-faire des Premières Nations. On y retrouve des forêts et des habitats de qualité pour maintes espèces fauniques dont la tortue de bois, le pioui de l’Est et les chauves-souris argentées.
« Des partenariats doivent être créés pour rendre accessible et mettre en valeur ce territoire en prenant assise sur sa biodiversité, la culture et les savoir-faire autochtones », a souligné Karine Awashish, cofondatrice de la coopérative.
Depuis trois ans, Parcs Canada et le Parc national de la Mauricie ont entrepris des travaux « afin d’identifier de manière collective les enjeux liés à la conservation des écosystèmes forestiers et aquatiques ainsi que les milieux humides, et ce, au-delà des frontières du parc. »
Le gouvernement du Canada a d’ailleurs annoncé son engagement à investir 60,6 millions$ d’ici 2025 dans le Programme national de corridors écologiques dirigé par Parcs Canada. « Il est maintenant temps de passer à l’action en matière de connectivité écologique au Parc national de la Mauricie, affirme Éric Proulx. Nos organisations tendent la main au Parc pour travailler ensemble sur cet important enjeu territorial. »
Rappelons qu’Aire protégée Saint-Mathieu-du-Parc a reçu en mai 2022 un montant de 196 000$ pour élaborer et déposer un plan de conservation et de développement auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Éric Proulx soulignait à ce moment son objectif de livrer le document d’ici mars 2023. L’aire protégée en question est située au sud du parc national de la Mauricie, du lac à la Croix jusqu’au lac Minogami.
Pour plus de renseignements à propos du projet Aire protégée de Saint-Mathieu-du Parc, consultez son site https://aireprotegeesmdp.ca, et sa page Facebook, https:// bit.ly/3Rc9pnb. Pour des informations sur la Coop Nitaskinan, consultez le site https:// coopnitaskinan.com/.