Mariana ouvre sa distillerie-brasserie à L’Ouvrage
L’équipe de Mariana peut maintenant accueillir ses clients dans son nouvel espace au centre-ville de Trois-Rivières, au Centre d’innovation agroalimentaire L’Ouvrage, rue Saint-Georges. Les propriétaires promettent une expérience unique autant à la clientèle de la région qu’aux touristes de passage chez nous.
Le 17e spiritueux de la plus grande distillerie indépendante au Québec, le whisky Grain To Glass, sera produit exclusivement à Trois-Rivières. La fabrication des autres produits continuera de se faire en partie à Louiseville où Mariana a été fondée en 2014.
On brassera également de la bière aux installations trifluviennes qui comportent une boutique, une terrasse et un restaurant-bar de 70 places avec un menu de type bistronomie.
C’est l’envie de produire un whisky qui a été l’élément déclencheur de la venue de Mariana à Trois-Rivières, indique un des copropriétaires, Philippe Leblanc.
« Au départ, l’idée principale était de produire du whisky ici. C’est le spiritueux que je préfère et c’est ce qui nous manquait. Produire du whisky ça prend plusieurs années. Il faut avoir les reins solides. Mariana fête cette année son 10e anniversaire. On a la structure pour débuter un programme d’investissement de whisky, donc on bâtit l’usine de whisky. »
M. Leblanc est devenu propriétaire de Mariana en 2019. Dès les jours suivants, il avait la vision de ce qu’il rêvait de réaliser.
« On m’a informé de cette bâtisse-là. La semaine suivante je suis venu visiter avec les gens d’IDÉ (Innovation et développement économique Trois-Rivières). Je suis tombé en amour avec le potentiel de la bâtisse industrielle. Le lendemain, on signait une lettre d’intention de venir ici. C’est aujourd’hui qu’on coupe le ruban! À Toronto il y a une distillerie au cœur du centre-ville qui m’avait beaucoup inspirée. J’ai voulu réaliser cette vision-là dans le centre-ville de Trois-Rivières, une distillerie touristique. Le mot touristique, ça sonne « gens de l’extérieur », mais c’est plus un lieu de visite et un lieu de vie. Un milieu où les gens viennent bâtir des souvenirs, célébrer des succès. »
Le projet a beaucoup évolué depuis, explique son associée, Nathalie Laberge, présidente-directrice générale de Mariana.
« L’idée première, c’est d’avoir un lieu unique au Québec, convivial, chaleureux, un lieu de création, de découverte, d’expérimentation. Oui c’est une usine, mais c’est également un lieu où on veut développer des produits uniques qui seront vendus ici. Les gens vont pouvoir se présenter et goûter à des éditions spéciales selon l’envie du moment. On va montrer aux gens comment on fait le whisky, comment on fait vieillir le whisky. »
Mme Laberge raconte qu’on a ensuite réfléchi à la possibilité de garder les visiteurs de l’extérieur plus longtemps.
« Pour qu’ils puissent côtoyer des gens d’ici qui s’y plaisent et qui viennent régulièrement. De là l’idée du resto. On a eu l’idée de faire un menu où nos produits étaient intégrés dans les recettes pour mieux faire connaitre nos produits. Et après ça on s’est dit: « Pourquoi on ne ferait pas de la bière? » Parce que ce sont les mêmes équipements que pour le whisky, les premières étapes, ce sont les mêmes. On pourrait servir notre bière dans le resto. Alors pendant ces deux dernières années, le concept a évolué. »
Les visites devraient pouvoir commencer d’ici quelques semaines.
« Elles vont durer environ 45 minutes. On va vous raconter une histoire, qui est l’histoire de Mariana, l’histoire de la distillation, l’histoire de Trois-Rivières. On combine les trois éléments pour vous faire vivre une expérience exceptionnelle. »
Le projet de près de 1,2 M $ a reçu l’appui du programme Croissance économique régionale par l’innovation de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) sous forme d’une contribution financière remboursable de 866 000 $.
Les temps ne sont pas faciles pour les distilleries au Québec. Trois ont fermé leurs portes depuis le début de l’année. Le modèle d’affaires de Mariana, combiné à la diversification annoncée aujourd’hui, rassure M. Leblanc à ce sujet.
« On a des marques leaders dans plusieurs catégories. Le gin a explosé: on était leader dans le gin avec notre gin Canopée. Maintenant la mode se transite dans le rhum: on est déjà présent avec notre rhum Morbleu qui est également un fleuron québécois. On a l’amaretto Avril, on a le Saint-Crème. À mesure que les modes changent, on a des produits forts. Là, on investit dans le whisky. Je pense qu’il va être la prochaine catégorie populaire de ce qu’on peut produire ici. On a différentes sources de revenus, plusieurs canaux de distribution. On vend à la SAQ, on vend dans six pays à l’international. Puis avec le restaurant, avec la bière, je pense qu’on vient ajouter une certaine assurance à la pérennité de l’entreprise. »
En ce jour d’inauguration, M. Leblanc a de grands rêves pour l’avenir, mais aussi des souhaits davantage tournés vers sa clientèle.
« Mon but, c’est que dans cinq ans, je croise un gars qui me dit: « Ma première date avec ma blonde, c’est dans ton restaurant que ça s’est passé. On a pris tel cocktail, puis à mon mariage, c’est ça qu’on va servir. »