Les bacs bruns à compter de juin 2023
ENVIRONNEMENT. Après des années de débats et de tergiversation, la Mauricie annonce que les bacs bruns seront officiellement implantés à compter de l’été 2023 et qu’une usine de biométhanisation sèche sera construite à Saint-Étienne-des-Grès pour y traiter la matière compostable recueillie chez les citoyens.
En annonçant la nouvelle, le président d’Enercycle (anciennement la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie), Michel Angers, a souligné que les biogaz générés par la biométhanisation seront traités par Waga Energy, la même entreprise qui construit actuellement une unité pour traiter les biogaz du site d’enfouissement.
Faisant l’historique de la démarche, le maire de Shawinigan a souligné que le conseil d’administration d’Enercycle avait initialement décidé d’opter pour une plateforme de compost semi-fermée mais que la décision en 2019 de Québec de fixer une cible de 5% de gaz naturel renouvelable (GNR) d’ici 2025 dans le réseau a changé la donne.
Énergir, qui s’est engagé à acheter les biogaz du site d’enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès pour les 20 prochaines années, a alors approché Enercycle pour leur faire valoir le potentiel que représenterait une usine de biométhanisation pour traiter la matière organique.
Le projet représentera des investissements importants mais Michel Angers est convaincu que la vente du GNR viendra diminuer la facture que les citoyens devront payer. «L’unité de traitement qui est en train d’être construite pour traiter les biogaz du site d’enfouissement nous rapportera 1 million$ par année pour les 20 prochaines années au minimum», a-t-il rappelé, faisant valoir que la nouvelle installation sera aussi génératrice de nouveaux revenus.
Neuf millions$ pour l’achat des bacs bruns
Pour l’achat de plus de 100 000 bacs bruns à environ 100$ l’unité, il faudra prévoir environ 9 millions$ a souligné le président d’Enercycle. «Mais nous sommes admissibles à une subvention de 30%», a ajouté Michel Angers. Les citoyens de la Mauricie verront ce montant ajouté à leur compte de taxes en temps et lieu mais a assuré le maire de Shawinigan, le chiffre final tiendra compte de la subvention versée par le gouvernement.
Pour l’usine de biométhanisation sèche à proprement parlé, les coûts ne sont évidemment pas encore connus, mais on peut prévoir entre 35 à 45 millions$ selon Michel Angers qui a visité en Allemagne il y a deux ans une installation similaire à celle qui sera implantée à Saint-Étienne-des-Grès. «Là aussi, nous serons admissibles à des programmes gouvernementaux pour amoindrir la facture. La construction devrait débuter à l’été 2022 pour une livraison à la fin de l’année 2023», prévoit-il.
Entre l’arrivée des bacs bruns en juin 2023 et le début des opérations de l’usine six mois plus tard, la matière organique recueillie sera acheminée temporairement vers un autre site de traitement a souligné Michel Angers.
Le procédé retenu permettra donc de générer des biogaz mais aussi du compost qui sera offert aux citoyens mais aussi aux municipalités membres qui en achètent déjà pour enrichir leurs aménagements paysagers. La biométhanisation sèche offre par ailleurs l’avantage de traiter les matières organiques mais aussi les résidus verts comme le gazon et les feuilles.
Actuellement au Québec, seules les villes de Rivière-du-Loup et Saint-Hyacinthe ont opté pour la biométhanisation avec des succès mitigés jusqu’ici. Des précédents que ne craint pas le président d’Enercycle, confiant de ce qu’il a vu en Allemagne et de l’expertise de Waga Energy pour traiter les biogaz.