L’économie circulaire fait son entrée en Mauricie
ENVIRONNEMENT. Modèle économique datant d’une dizaine d’années et encore relativement méconnu, l’économie circulaire fait officiellement son entrée en Mauricie.
À l’occasion d’une conférence de presse présentée au Centre de tri de matières recyclables de la Mauricie, à Saint-Étienne-des-Grès, Environnement Mauricie (EM) a dévoilé les détails de ce projet qui vise à identifier les résidus ayant une valeur afin de leur trouver un débouché local.
«Dans le concept d’économie circulaire, les déchets n’existent plus. Il n’y a que les ressources qui attendent d’être valorisées», explique Lauréanne Daneau, directrice générale d’EM.
Regroupé sous le parapluie de Synergie Québec (synergiequebec.ca), il existe déjà une vingtaine de symbioses industrielles dans la province, soit des réseaux d’organisations maillées entre elles par des échanges de ressources, de matières résiduelles, d’eau, d’énergie et d’innovations. Économie circulaire Mauricie + devient officiellement le 22e projet à y être enregistré.
Des entreprises de la région ont déjà confirmé leur participation au projet comme Nemaska Lithium, FAB 3R et Le Temps d’une pinte; de même que des organismes tels Groupé Mauricie + Rive-sud, le créneau d’excellence Conception et fabrication de machines; et des entreprises d’économie sociale comme CDEC de Trois-Rivières et le Pôle d’économie sociale de la Mauricie. Pour assurer le soutien technique et scientifique du projet, les expertises de l’UQTR, le CNETE du Collège Shawinigan et Innofibre seront mises à contribution. Le projet est appuyé par les quatre SADC de la Mauricie (Haut Saint-Maurice, Maskinongé, Centre-de-la-Mauricie, Vallée-de-la-Batiscan) ainsi que celle de Portneuf.
L’exemple de Soleno Recyclage
Fabricant de drains de polyéthylène haute densité (PEHD) servant à la gestion des eaux fluviales, Soleno est une entreprise qui pratique déjà l’économie circulaire. Depuis 2014, sa filiale Soleno Recyclage basée à Yamachiche s’approvisionne en plastique de PEHD au Centre de tri de matières recyclables dans la municipalité voisine. «Ce sont plus de 100 millions de contenants de plastique provenant d’usages domestiques et industriels qui sont recyclés et utilisés chaque année pour fabriquer nos produits», explique Guillaume Villemure, directeur de l’approvisionnement et du développement chez Soleno.
Autre exemple d’économie circulaire, la microbrasserie Le Temps d’une Pinte, à Trois-Rivières, qui écoule la drèche de ses brassages à un agriculteur et un artisan savonnier. «Cela peut générer des économies mais aussi des revenus», souligne Lauréanne Daneau. Le rôle d’Environnement Mauricie sera d’identifier les offres et les demandes afin de favoriser des maillages entre les entreprises. Des activités de réseautage sont également prévues à l’automne.
Président de la RGMRM, Michel Angers convient que le recyclage dans les entreprises représente un maillon faible en Mauricie. «Il faut connaître les gisements et c’est ce qu’Économie circulaire Mauricie + verra à faire», termine-t-il.