Le sauvetage de l’église de Saint-Thomas
Par Judith Mc Murray | Alors que plusieurs municipalités de la Mauricie parviennent à racheter l’église de leur village, le destin de celle de Saint-Thomas-de-Caxton semble plutôt tomber entre les mains de ses citoyens.
Saint-Thomas-de-Caxton est un secteur dont le territoire est réparti entre les municipalités de Yamachiche, Saint-Barnabé et Saint-Étienne-des-grès. Il s’agit ainsi de la seule communauté de la MRC de Maskinongé qui conserve son appellation sans avoir sa propre gestion municipale.
Voilà que l’église et la salle paroissiale ne sont pas reliées à une municipalité.
« Même si elles sont sur le territoire de Saint-Barnabé, ce n’est pas Saint-Barnabé qui les gère », explique Chantal Béland, membre du comité bénévole de l’église de Saint-Thomas-de-Caxton et citoyenne de la communauté. La gestion des deux établissements est plutôt assurée par la Fabrique de la paroisse Notre-Dame-de-l’Alliance.
En termes d’entretien et de frais fixes, l’église et la salle coûtent environ 25 000$ par année à la communauté. Bien que la salle paroissiale puisse générer un revenu par sa location sporadique, « c’est la vente du presbytère, acheté par un particulier qui fait en sorte qu’on est capable de faire vivre l’église et la salle présentement », mentionne la résidente.
Afin de parvenir à conserver les deux institutions, un comité bénévole pour l’église de Saint-Thomas a été mis sur pied. Leur objectif est d’organiser des activités communautaires qui permettront d’aller chercher des fonds. « Pour ça, il faut que les gens de la communauté s’impliquent monétairement, mais aussi dans la question du bénévolat », propose-t-elle.
Dans la situation actuelle, l’église et la salle paroissiale peuvent fonctionner pour encore quatre ou cinq ans selon Chantal Béland. Si rien de concret ne s’opère pour amasser des fonds d’ici cette période, la vente des deux établissements à un particulier pourrait sérieusement être envisagée.
Un rassemblement révélateur
Le 12 mars dernier, le comité bénévole de l’église de Saint-Thomas a organisé une activité de cabane à sucre dans la cour de l’église. « Je ne sais pas à quel point les gens ont un sentiment d’appartenance et que pour eux, c’est important de garder ça… C’était un peu le but de la rencontre du 12 mars. On voulait faire sortir les gens de chez eux pour pouvoir en jaser ensemble, voir si pour eux aussi c’est quelque chose d’important », admet la citoyenne.
D’après Chantal Béland, l’évènement du 12 mars a bel et bien rempli son objectif. « On se disait que si on avait 50 personnes ça serait bon, puis là on a eu entre 100 et 150 personnes qui sont passées! Puis de voir la participation des trois maires, c’était bien le fun aussi « , raconte-t-elle. Cette activité a ainsi permis d’aller chercher un peu de fonds et de recruter des bénévoles pour soutenir les divers besoins des deux établissements.
Le comité souhaite organiser d’autres activités rassembleuses afin d’aller chercher davantage de fonds. Des idées variées ont été discutées telles qu’un lave-auto, un concert de Noël et même une soirée de danse. Cependant, comme la résidente le précise, l’organisation de ces activités nécessite du temps et des gens prêts à s’investir.
Par conséquent, le comité recherche constamment de nouvelles personnes pour s’impliquer. Les besoins sont diversifiés : assistance pour la gestion des réseaux sociaux, entretien paysager, tâches de secrétariat, implication lors des célébrations du dimanche, etc. Les gens intéressés à en savoir plus peuvent contacter le 819-296-3875.
Pour une vision d’avenir
« Lorsque les gens se sont déplacés à notre petite église, ils nous ont souvent dit qu’ils se sentaient comme chez eux », affirme Chantal Béland. L’église et la salle paroissiale du village affichent en effet une singularité. » Il y a une fraternité à l’église de Saint-Thomas et c’est pour ça qu’on y croit, parce que c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas partout dans le monde d’aujourd’hui « .
Comme elle le fait remarquer, la pandémie a eu pour effet d’attirer des résidents plus jeunes dans le secteur. » Il y a de jeunes familles à Saint-Thomas, c’est un village qui s’est renouvelé beaucoup « . Il apparait donc d’autant plus important pour le comité bénévole de l’église de parvenir à donner un second souffle à ces deux institutions centrales.
» L’enjeu c’est que dans le secteur de St-Thomas, tout ce qui reste au centre du village, c’est l’église et la salle paroissiale. Tout ce patrimoine-là, tout ce qui a été construit par les gens avant nous, ça ferait un gros creux au cœur du village si on perdait ça « , conclut Mme Béland.