Le Club Quad Mauricie a perdu le tiers de ses membres

Fermeture du lien interrives de La Gabelle

TRANSPORT. Depuis la fermeture du lien interrives de La Gabelle, en juillet 2018, le Club Quad Mauricie (CQM) a perdu près d’un millier de membres.   

«Il faut que ça rouvre rapidement, car sinon, on risque de mourir», s’alarme le président Pascal Auger. Depuis son sommet il y a deux ans de 2800 membres, le CQM n’en compte plus aujourd’hui que 1900. À 300$ pour obtenir sa carte d’adhésion, dont 173$ qui reviennent directement au club, c’est donc un manque à gagner récurrent d’un peu plus de 190 000$ par année pour l’organisme.

«Il faut entretenir les sentiers et nos équipements. Nos tracteurs sont vieillissants. Quand ça brise, ça prend des sous pour les réparer», note le président.

Actuellement, le lien interrives n’est accessible qu’aux piétons et cyclistes. Pascal Auger souhaiterait que les quadistes bénéficient également de cette autorisation. «Quand ce lien a été ouvert dans les années 2000, c’était à des fins récréotouristiques, c’est-à-dire pour les cyclistes, les piétons, les cavaliers et les véhicules hors route (VHR). Aujourd’hui, Hydro-Québec nous considère au même titre que les automobilistes alors que les problèmes, ce ne sont pas nos membres qui les ont causés.»

Le président du Club quad Mauricie souligne par ailleurs que son organisme est un club de départ. «Il y a des gens de Drummondville, Montréal, Saint-Hyacinthe qui aiment ça venir ici, car à partir de nos sentiers, ils peuvent se rendre au Lac Saint-Jean et à Saint-Michel-des-Saints», lance-t-il, faisant valoir les retombées économiques importantes associées aux activités du club.

L’interdiction d’utiliser le lien interrives a aussi des conséquences sur l’entretien des sentiers du côté ouest. «On n’a pas surfacé cette année. Je ne ferai pas quatre heures en tracteur à 25 km/h pour me rendre à Saint-Étienne-des-Grès. De toute façon, on n’a pas le droit d’aller sur l’autoroute avec ça.»

Pascal Auger rappelle aussi que même si les quadistes peuvent traverser la Saint-Maurice durant l’hiver à même la rivière, l’exercice n’est pas sans danger. «Les machines sont de plus en plus puissantes et lourdes, ça reste une manœuvre risquée.»

Rappelons qu’il en coûterait environ 250 000$ pour aménager le lien interrives de façon sécuritaire mais qu’Hydro-Québec entend refiler la facture aux deux municipalités riveraines. Celles-ci ont entrepris des démarches pour obtenir des subventions et aussi demandé l’appui de divers intervenants. Selon les données disponibles, le lien était utilisé par plus de 1000 usagers par jour, dont seulement 30% de résidents de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Étienne-des-Grès.