La technologie au service des costumes
CULTURE. Un costume de cirque qui change de couleur au rythme des battements du cœur de l’artiste? Une robe dont la luminosité est contrôlée par le metteur en scène? La Shawiniganaise d’adoption Cynthia Pinel travaille à développer ces costumes intelligents dans son atelier au Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins Shawinigan. «On parle de capteurs branchés sur le corps du performeur. Par exemple, en fonction du rythme cardiaque, le vêtement peut faire de la lumière, du son ou un effet selon le besoin du spectacle», rêve la jeune entrepreneure de 33 ans. «En ce moment, ces vêtements connectés sont conçus pour la course ou le vélo principalement. On les voit rarement pour la scène. (…) Je veux que tout soit interconnecté, via un cellulaire ou une application, que ce soit en réponse», explique-t-elle. Cynthia Pinel possède déjà 20 ans d’expérience dans l’univers de la mode. Entre ses études en design de mode profil costumes au Collège LaSalle et son baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), elle a été recrutée par le Cirque du Soleil où elle a travaillé pendant un an.
«En fonction du rythme cardiaque, le vêtement peut faire de la lumière, du son ou un effet selon le besoin du spectacle»
– Cynthia Pinel
C’est en 2016 qu’elle a décidé de combiner son savoir-faire et ses idées créatives pour lancer l’entreprise Lunatik création à Shawinigan. «Je travaillais au aux activités entrepreneuriales au Carrefour Jeunesse-emploi quand je suis arrivée à Shawinigan. Je disais aux jeunes de croire en leurs rêves, alors que moi, depuis mon adolescence, je rêvais d’avoir mon entreprise en lien avec le costume», explique-t-elle. Depuis, elle se spécialise dans les vêtements sportifs, pour le patinage artistique, la danse ou la gymnastique, par exemple, en plus de développer une entreprise parallèle qui touche la création de costumes dans l’univers du Cosplay. «Tout est possible avec le textile» Puis, l’idée lui est venue de ce projet en lien avec la technologie et pour lequel elle est en phase de recherche et développement. «C’est l’année prototype, l’année où les recherches vont être mises en application», explique-t-elle. Pour ce, elle est en lien avec différents consultants à Montréal ainsi que des groupes spécialisés en textile connecté et elle aimerait avoir accès aux chaires de recherche de ce domaine. «Tout est possible avec le textile, mais en ce moment, ce qui est limitant, c’est la source qui va alimenter tout ça. Elle n’est jamais assez forte», explique-t-elle, précisant que les performeurs doivent pouvoir bouger librement, sans briser le matériel, ce qui complexifie la tâche. Cynthia Pinel compte bien arriver à développer son projet d’ici 2019 ou 2020. L’ouverture du FabLab au DigiHub Shawinigan, soit un accès aux outils et technologies pour les projets personnels, devrait lui faciliter la tâche. «J’ai toujours rêvé de créer des sculptures qui parlent, intelligentes ou qui réagissent en fonction du mouvement du spectateur, des artistes ou des regards. Des sculptures réactives. Je viendrais réaliser ce rêve-là… via un costume qui peut se porter!»