Jeu immersif et parcours audio avec Fred Pellerin
Le lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice a lancé sa saison touristique en proposant deux nouvelles expériences. La première est un parcours audio extérieur créé par le conteur Fred Pellerin. La seconde est une expérience immersive et sensorielle, conçue sous forme de jeu, qui permet aux visiteurs de vivre les étapes de la fabrication de la fonte.
Nommé « Diabolus ex machina », le parcours déambulatoire se présente sous la forme de 13 capsules sonores ayant l’allure d’un faux documentaire. D’une durée d’environ 90 minutes, il fait entrer les visiteurs dans l’univers historique et légendaire des Forges du Saint-Maurice. Il permet de découvrir le site à travers l’univers poétique et créatif de Fred Pellerin.
« Pour moi, arriver dans l’univers des Forges, c’était de gagner le gros lot parce qu’il y a ici une histoire incroyable, mentionne l’artiste. On parle de 150 ans d’activités sur le site des Forges. Il y a eu ici quelque chose qui ne s’était jamais passé ailleurs. Il y a un contenu historique très fort et, à côté, il y a les légendes et les histoires. C’était du monde qui vivait dans la suie à l’année longue. La neige était noire aux Forges. Ce monde-là côtoyait le feu, vivait à côté de 1600 degrés à la journée longue. Ils étaient isolés des centres. Pendant longtemps, il y a eu une petite chapelle, mais on avait sacrifié le curé. Il n’y avait plus de curé, plus rien. Ça fait qu’il y a le terreau assez riche pour faire pousser de la croyance et de la légende. »
« Dans l’invitation que j’ai eu, il y avait quelque chose comme une carte blanche pour moi, ajoute-t-il. Alors évidemment que je suis rapidement tombé dans ce côté-là des histoires entourant le site plutôt que de l’histoire. Ce que j’ai découvert, c’est qu’il y a plusieurs histoires qui sont aujourd’hui bouclées, mais j’en ai trouvé une qui n’est pas réglée encore et c’est sur ce fil-là que j’ai construit ce qui est raconté dans le parcours audio. Sur ce fil-là s’est greffée une foule d’autres histoires. Cette affaire-là non réglée suscite encore la curiosité des gens qui la découvrent. »
Pour accomplir son travail, le conteur a eu accès à une panoplie de documents historiques. Il a aussi eu l’aide d’archivistes et d’historiens pour infirmer ou confirmer certaines choses. « Rapidement, on est allé à infirmer des affaires, mais je les ai gardées quand même dans le contenu parce que je n’allais pas m’enfarger dans les fleurs de la vérité toutes les fois que j’écrivais une ligne, lance-t-il en souriant. J’avais cette liberté à raconter une histoire et on a eu d’ailleurs de bonnes discussions avec les historiens parce que je fourche rapidement dans la vérité historique. »
À la voix de Fred Pellerin s’ajoutent celles d’une dizaine de personnes. Le tout est enrobé de musique. Et quant au nom du parcours, le conteur explique qu’il l’a choisi en s’inspirant du folklore oral des Forges du Saint-Maurice. « C’est une expression tirée d’une thèse qu’un gars avait faite sur le folklore des Forges, dit-il. C’est un dérivé de la locution latine Deus ex machina, qui veut dire Dieu est dans la machine. Lui avait trouvé cette belle phrase pour dire que le diable est dans la machine parce que le diable est très présent dans les histoires des Forges. »
Un jeu immersif
La seconde nouveauté est le fruit d’une collaboration avec l’entreprise Thinkwell Studio Montréal. L’expérience « 1 600 degrés » est un jeu pendant lequel les visiteurs ont six tâches à effectuer, ce qui leur permettra de vivre les étapes de la fabrication de la fonte. Des capteurs de mouvements permettront aux gens d’activer des personnages à l’écran. Ceux-ci réagiront par effet miroir avec les mouvements des participants. L’objectif du jeu est de réussir les gestes nécessaires aux différentes étapes du travail dans le haut fourneau afin de contribuer au succès de la coulée de fonte.
« 1 600 degrés, c’est la température à laquelle chauffe le fourneau. Ce qu’on a essayé de faire, c’est recréer l’expérience d’y travailler, ce que ça voulait dire d’être là, indique Hugues Sweeney, président de Thinkwell Studio Montréal. Les gens vont devenir des apprentis et vont recevoir des indications pour faire le travail. C’est à la fois pour découvrir comment ça se passait, mais aussi dans quelles conditions ça se passait. C’est inimaginable, d’un point de vue humain, de travailler dans ces conditions-là. »
Mentionnons que l’expérience se vit sans manipuler d’objet. Les deux nouveautés offertes représentent un investissement de quelque 800 000 $. Elles s’adressent à un public adolescent et adulte. Par ailleurs, les visiteurs pourront également profiter de nouvelles installations dans le hall d’accueil de la Grande Maison ainsi que sur le parcours extérieur.
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Le site des Forges-du-Saint-Maurice a été le premier village industriel du Canada. Chaque année, le lieu accueille environ 10 000 visiteurs. Cet été, les gens pourront s’y rendre tous les jours, de 10h à 17h, jusqu’à la fête du Travail.