Investissement de 2M$ à la Microbrasserie Nouvelle-France
AFFAIRES. La Microbrasserie Nouvelle-France investira 2M$ pour moderniser ses procédés et bonifier sa production annuelle de 2000 hectolitres d’ici 2023, juste à temps pour souligner ses 25 ans d’existence. L’entreprise produit déjà 4000 hectolitres de bière sur une base annuelle.
Une autre page se tourne pour Martine Lessard, copropriétaire, elle qui a perdu son mari en 2013. Ses fils, François-Eugène Lessard et son frère William se sont alors retroussé les manches pour l’aider et font le deuil de leur profession. François-Eugène, psychoéducateur de formation et son frère William animateur 3D en jeux vidéo rentrent à la maison.
«Ça a été dur. Le rêve de ma vie était de devenir psychoéducateur. Ce n’était pas dans notre idée d’un jour opérer la microbrasserie des parents, mais la vie a fait en a décidé autrement. Je n’aurais pas embarqué là-dedans si mon frère n’avait pas été là», avoue François-Eugène. Le duo se demandait bien s’il avait les reins assez solides. «C’était angoissant. On a transformé cette compagnie pour la mettre à notre main et maintenant, on fait des produits qu’on adore. On est les gens les plus heureux du monde», ajoute-t-il.
La production entre dans une nouvelle phase à la microbrasserie de la Nouvelle-France installée à Saint-Alexis-des-Monts depuis 1998. Ce serait l’une des plus vieilles microbrasseries du Québec. L’heure est venue de moderniser ses installations, de rendre les processus plus fluides, plus précis, nous dit François-Eugène Lessard qui préside aussi la Chambre de commerce de la MRC de Maskinongé.
«Pour augmenter la production, il ne suffit pas d’ajouter cuves. Pour faire de la bière, les détails sont très importants. Et quand tu as un produit exceptionnel, les ventes sont au rendez-vous.»
Avec ces investissements de 2M$, la microbrasserie sera plus performante. «On contrôle notre produit. On était des spécialistes du sans gluten. Mais le marché a changé. On a une nouvelle image, des produits en cannettes et de nouvelles recettes. Ça fait cinq ans qu’on économise, explique M. Lessard. La microbrasserie est un milieu extrêmement compétitif.»
On en compte près de 300 au Québec seulement.
«Cet investissement ne vient pas nous obliger à produire plus. C’est un cadeau qu’on se fait. Pour une progression saine, il faut mieux organiser la production et alléger la charge. À 24 et 33 ans, on est loin d’avoir fini de travailler.»
D’autant que la microbrasserie a aussi son restaurant. Les deux entreprises emploient aujourd’hui près d’une trentaine de personnes. S’ajoute aussi maintenant la Ferme de la Nouvelle-France lancée l’an dernier. «On se spécialise dans les mariages. Vous vous doutez que l’an passé on a eu zéro mariage!»
Le trio se réoriente. La Ferme procède à l’acquisition de plusieurs serres et se monte un jardin de légumes biologiques qui fournissent le restaurant. «Cette année, on se lance dans l’autocueillette de fraises. On a un verger, un vignoble, mais il y a juste 24 heures dans une journée!»
La ferme emploie 10 personnes sur une base saisonnière.
François-Eugène Lessard aime ce qu’il fait. «J’habite à côté de la microbrasserie et j’ai déménagé dans le village de l’entreprise. La maison est dans la cour voisine. Tout le monde est mobilisé vers un même objectif. On a donné un second souffle à la microbrasserie. C’est de ça qu’on est les plus fiers. Ce qu’on aime, est de créer de nouveaux produits, essayer des choses, engager du monde.»
Les deux frères et leur mère Martine vont y aller graduellement.