Des masques chirurgicaux fabriqués à Louiseville

ÉCONOMIE. Des dirigeants d’entreprises bien établies au Québec ont pris les grands moyens pour répondre au besoin criant d’équipements de protection individuelle dans le réseau de la santé pendant cette crise sanitaire.

Devant l’urgence de la situation, Dany Bergeron, propriétaire du Vignoble Prémont de Sainte-Angèle-de-Prémont et électromécanicien en système automatisé, Serge Parenteau, copropriétaire de l’entreprise de conception de vêtements Flip Design de Drummondville, Patrice Barbeau, président de Delta Cosmetics de Québec, Luc Girard, ex-vice-président et copropriétaire de Hardy Filtration de Trois-Rivières et Geneviève Hardy, vice-présidente aux opérations chez Tridim Hardy et ex-dirigeante de Hardy Filtration, ont uni leurs forces et ont annoncé, aujourd’hui, l’ouverture d’une usine de production de masques chirurgicaux, à Louiseville, dans le bâtiment qui appartenait jusqu’à tout récemment à Groupe Avalanche.

Cette usine est déjà en opération depuis quelques jours. Entreprise Prémont produit présentement plusieurs centaines de milliers de masques chirurgicaux de niveau un par semaine. «On a des équipements à la fine pointe de la technologie et on a accès aux meilleurs fabricants de médias filtrants au monde pour fabriquer nos masques en forte demande. On est là pour rester. On a équipe très solide», indique Luc Girard, associé.

À court terme, l’ajout progressif de nouveaux équipements portera la production hebdomadaire de l’entreprise à plusieurs millions de masques. Des masques chirurgicaux de niveau deux et trois seront également produits. «En l’espace de quelques semaines seulement, nous avons réussi à établir des liens de confiance et des contacts durables avec les principaux preneurs de masques au Québec et en Ontario, dont le ministère de la Santé ainsi qu’à concrétiser notre projet. Les commandes dépassent maintenant les dizaines de millions de masques», mentionne Patrice Barbeau, associé.

L’entreprise détient toutes les autorisations nécessaires pour fabriquer et distribuer ses masques chirurgicaux à usage unique. Pour l’instant, Entreprise Prémont ne vend pas de masques à la population.

À contre-courant

Le courage et la détermination de ces gens d’affaires ont été soulignés par les élus de la région lors d’une conférence de presse virtuelle, jeudi matin. Non seulement parce que les lancements d’entreprises sont extrêmement rares dans le contexte économique actuel, mais également parce que l’approvisionnement constitue un réel défi. Entreprise Prémont confirme qu’elle entend travailler avec des entreprises d’ici, une orientation qui cadre avec la vision du gouvernement. «À moyen terme, nous souhaitons nous approvisionner uniquement auprès de fournisseurs nord-américains», prévoit M. Girard, en précisant que son entreprise a déjà contribué au redémarrage d’une usine d’élastiques fermée à Waterloo, en Montérégie.
La multinationale Rio Tinto a offert une aide financière non remboursable de 75 000 $ à l’entreprise louisevilloise. Celle-ci a profité de l’accompagnement et du soutien de l’équipe de développement économique de la MRC de Maskinongé.

Jusqu’à maintenant, les dirigeants d’Entreprise Prémont ont investi plus de cinq millions de dollars dans leur projet et ils comptent recruter une trentaine d’employés. «C’est formidable! La région est composée d’entreprises qui oeuvrent dans le meuble, l’agriculture, la fabrication et l’automatisation de procédés industriels et maintenant nous serons fournisseurs pour le domaine de la santé. C’est quelque chose! On vient diversifier notre économie», se réjouit Yvon Deshaies, maire de Louiseville.

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