Des manufacturiers de la région réclament de meilleures mesures fiscales

RÉGION. Dans le cadre d’une tournée des régions, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a rencontré plus d’une dizaine d’entreprises de la Mauricie et du Centre-du-Québec afin d’identifier les défis à relever pour revenir à une croissance économique, alors que la COVID-19 a bouleversé les modèles d’affaires du secteur et les besoins des entreprises.

Ces rencontres permettent d’échanger sur les changements concrets que vit le manufacturier depuis le début de la crise et de dégager des recommandations utiles aux entreprises manufacturières pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la relance économique.

Le secteur manufacturier génère plus de 28 000 emplois dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec et représente 14 % du PIB et 89 % des exportations au Québec.

 

Les enjeux des manufacturiers de la Mauricie et du Centre-du-Québec en bref

Mesures fiscales et lourdeur administrative

Les manufacturiers de la Mauricie et du Centre-du-Québec souhaiteraient moins de programmes gouvernementaux très circonscrits au profit de mesures fiscales d’impact favorisant les investissements liés à des projets d’exportation ou d’innovation.

La lourdeur bureaucratique pour obtenir des subventions gouvernementales représente un frein énorme à la croissance des entreprises. Cette bureaucratie a un prix, et il est souvent trop élevé pour pouvoir en profiter. Un allègement est plus que nécessaire pour permettre au secteur de continuer à croître.

Pénurie de main-d’oeuvre malgré un taux de chômage élevé

Les entreprises manufacturières de la région ne sont pas épargnées par la pénurie de main-d’oeuvre, ce qui les empêche de jouer pleinement leur rôle dans la relance.

– Il n’existe pas de mesures incitatives pour attirer davantage de travailleurs, la PCU nuit à leur capacité à trouver des travailleurs.

– La relève se fait rare et on note une méconnaissance auprès des jeunes pour le secteur.

– Les besoins en travailleurs étrangers persistent, mais dans le contexte de crise, il est encore plus ardu de recruter des travailleurs immigrants.

Enjeux d’exportation

La situation actuelle compromet la capacité d’exportations des entreprises de la région.

– Les mesures de confinement mises en place lorsque des employés doivent se déplacer à l’étranger vont affecter le niveau d’exportation;

– Le développement des affaires virtuel a ses limites.

« Le secteur manufacturier peut faire une réelle différence pour le retour à la croissance de l’économie québécoise, et ce, à court terme. Le gouvernement doit soutenir nos entreprises dans leurs projets de croissance pour stimuler l’économie locale, et ce, dans toutes les régions », souligne Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Des recommandations pour assurer une relance efficace

MEQ et les entreprises sondées dressent d’ailleurs les recommandations suivantes pour assurer une reprise des activités économiques efficace :

– Mettre en place des mesures fiscales plus importantes, au détriment des programmes gouvernementaux actuels, qui auront des impacts réels en termes d’investissement dans les entreprises.

– Hausser les seuils d’immigration, faciliter et accélérer les délais de traitement pour les travailleurs étrangers et mettre en place des incitatifs à l’emploi pour le secteur;

– Tester les travailleurs au retour de leur déplacement à l’international, afin qu’ils puissent voyager sans avoir à se confiner au retour.

Par cette tournée, MEQ vise à informer le gouvernement des avenues prometteuses pour soutenir les entreprises à redémarrer leur croissance, bien au-delà de la simple relance économique. Ainsi, MEQ consolidera les résultats de ces rencontres et les communiquera aux acteurs politiques pertinents afin de les aider à agir rapidement.

À propos

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie près de 500 00 de personnes et représente 14 % du PIB ainsi que 89 % des exportations. En forte croissance, il a généré des ventes globales de près de 170 milliards de dollars en 2019.