Des citoyens exaspérés par les excès de vitesse à Maskinongé
Des résidents de la rue Saint-Laurent Ouest en ont assez des automobilistes qui roulent à vive allure dans une zone où la limite de vitesse est de 50 km/h.
Cette préoccupation populaire a d’abord été soulevée sur les réseaux sociaux par une citoyenne du secteur, le 19 mai dernier. La publication a généré plus d’une centaine de commentaires et de nombreux appuis.
Andréanne Saulnier a emménagé chez son conjoint à Maskinongé il y a près de quatre ans. Depuis ce temps, elle constate trop souvent des excès de vitesse devant son domicile. «Quand je suis arrivée ici, je trouvais que c’était déjà un gros problème. Aujourd’hui, ça n’a plus de bon sens. Ça roule trop vite! Beaucoup de gens ne respectent pas la limite de vitesse. Il faut que ça change parce que c’est rendu très dangereux. Tout le monde est tanné dans la rue», lance-t-elle.
«On a peur de se faire frapper par un véhicule»
– Andréanne Saulnier
Avec la naissance de son fils Oscar, le 3 septembre 2020, Mme Saulnier souhaite que celui-ci puisse grandir dans un environnement sécuritaire. Elle réclame des changements afin que les usagers de la route respectent la limite de vitesse dans sa rue et implore la municipalité d’intervenir dans ce dossier. «Il y a déjà eu des démarches dans le passé. Une pétition avait entre autres été déposée par mes voisins au conseil municipal, mais ça n’a jamais rien donné. Ça avait été une énorme perte de temps pour des gens qui voulaient juste améliorer le sort de leur communauté», confie-t-elle.
Andréanne Saulnier revient à la charge cette fois afin de relancer le dossier vieux de quelques années. «C’est vraiment l’accumulation qui m’a poussé à écrire le message sur Facebook. Et ça a eu un impact! J’observe que les gens roulent un peu moins vite, mais ça va être un feu de paille. Ça va recommencer bientôt, un peu comme quand la municipalité installe son radar de vitesse ou qu’il y a de la surveillance policière pendant quelques jours. Ce sont des actions temporaires et visiblement, elles sont insuffisantes», signale la citoyenne.
«Tout le monde emprunte la rue Saint-Laurent. C’est celle qui traverse le village d’un bout à l’autre. Il y a des trottoirs, mais en hiver, ils ne sont pas déneigés. Nous devons marcher dans la rue. Vous ne pouvez pas imaginer comment c’est dangereux. On a peur de se faire frapper par un véhicule», rapporte-t-elle.
Un élu sensible à la cause
Le conseiller municipal, Jonathan Lacourse, partage l’opinion de sa concitoyenne.
Il entend d’ailleurs défendre ce dossier auprès des autres élus municipaux. «On a acheté de gros radars indicateurs de vitesse. Ils ont été là un an sur Saint-Laurent Est et Ouest. Ça enregistre toutes les vitesses. On sait que 70 % des gens respectent la limite. On enregistre aussi des vitesses de plus de 120 km/h parfois dans une zone de 50. Je vais demander au conseil de prendre des mesures concrètes dans le dossier», répond-il.
Andréanne Saulnier croit que l’abaissement de la limite de vitesse en zone résidentielle, l’ajout de signalisation et l’installation de nouveaux panneaux d’arrêt au coin des rues Paquin et Saint-Laurent Ouest pourraient s’avérer des options intéressantes. «Ça se fait ailleurs, je ne vois pas pourquoi ça ne se ferait pas ici. Le but, ce n’est pas d’empêcher les gens de circuler, c’est plutôt de les amener à le faire intelligemment. Généralement, les gens roulent toujours un peu au-dessus de la limite. Ici, en moyenne, ils roulent à 70 km/h alors que la limite est de 50 km/h. S’il faut la réduire pour que les automobilistes respectent le 50 km/h, pourquoi la municipalité ne le fait pas?» se demande-t-elle.
Une problématique répandue
Le maire de Maskinongé, Roger Michaud, est au fait de cette problématique. «Plus les chemins sont beaux, plus les gens roulent. On a mis un radar et les gens ralentissent, mais une fois qu’ils sont passés, ils accélèrent. On avise la Sûreté du Québec, mais après ça, on ne peut pas faire grand-chose de plus. Ça se passe toujours entre les deux oreilles des conducteurs. C’est une problématique qu’on vit partout dans la municipalité», reconnait-il.
«Avec la pandémie, on dirait que tout le monde est stressé et ça roule un peu plus. C’est comme ça dans toutes les municipalités. On fait des rapports à la Sûreté du Québec, mais les policiers ne peuvent pas toujours être là. On ne peut pas mettre de dos d’âne sur Saint-Laurent. On ne peut pas non plus ajouter des arrêts parce que la configuration à cet endroit ne le permet pas. Nous sommes limités. Il faudrait prendre les gens par la main. On leur demande encore de faire attention et de respecter la règlementation», conclut M. Michaud.