Des chevaux de rodéos… aux chevaux-vapeur
AFFAIRES. Voilà bientôt un an, le directeur général du Festival western de St-Tite Pascal Lafrenière quittait l’organisation de l’un des plus gros événements du Québec après 13 ans. Ce dernier a eu différentes opportunités toujours dans le monde de l’événementiel, mais l’occasion était trop belle afin qu’il se lance en affaires en créant sa compagnie : Lafrenière, stratégie et communication.
C’est le 7 octobre dernier que Pascal Lafrenière annonçait qu’il quittait la barre du Festival western. « Ça faisait 13 ans que j’étais là, et les autres directeurs avant moi avaient fait un an. On a eu le vent dans le visage souvent : évidemment le droit des animaux, le 50e du festival, dans mes premières années le siège social avait passé au feu et ça avait été un stress important à différent niveau dont financier, et bien entendu la Covid. »
D’ailleurs, plusieurs directeurs de grands événements ne sont pas revenus à la tête de l’organisation au terme de la pandémie, on peut penser au Festival d’été de Québec, au carnaval de Québec, l’Amphithéâtre Cogeco, la Tohu, Tennis Canada. « Le festival était membre du RÉMI (Regroupement des événements majeurs internationaux), et à peu près tout le monde a quitté. On se demandait tous si on allait exister encore après la Covid. Ç’a été des belles années au festival, le festival m’a apporté beaucoup, mais de part et d’autre c’était assez. »
M. Lafrenière a eu des offres concrètes, mais au final, l’appel de l’entrepreneuriat était plus fort. « C’est en novembre dernier que j’ai créé mon entreprise quand j’ai pu établir des liens pour deux contrats, j’ai u qu’il y avait une place pour un gars comme moi. Je présente une planification stratégique pour le client, ensuite le développement par la commandite, et le développement par des subventions. Il n’y a pas beaucoup de gens dans le marché qui offre ce service. Je fais ce que j’aime faire, de la planification, du développement et du relationnel, mais je n’ai plus à gérer la pression publique et les grosses équipes. »
Le nouvel entrepreneur avoue toutefois qu’il a songé à plonger dans le vide à 50 ans avec les risques financiers que cela comporte. « Être directeur général ou gérer son entreprise, il y a un monde entre les deux. Le client peut me lâcher n’importe quand. Le sentiment d’insécurité ne part jamais. Il y a aussi une énorme différence entre le public et le privé, parce que les attentes sont différentes. »
Déjà plusieurs clients
Le premier client de M. Lafrenière est le Cadre noir de Saumur, une école d’équitation en France qui existe depuis l’ère de Napoléon au XIXe siècle. « C’est une école d’équitation de très haut niveau reconnue par l’UNESCO pour garder la fine connaissance équestre. C’est du ballet. D’ailleurs, il y a 7 écuyers de l’école qui sont déjà qualifiés pour les Jeux olympiques de Paris en 2024, alors que l’équipe de France peut en présenter 3. L’écuyer en chef a gagné la médaille d’or aux derniers Jeux olympiques. Ça montre le niveau de ce que c’est. Le Cadre noir fait des représentations dans le monde, mais ce n’est jamais arrivé en Amérique du Nord. Le Cadre noir veut se faire connaître ici, et c’est là que j’entre en ligne de compte. Il y a le volet financier et diplomatique aussi, parce qu’il relève du gouvernement français. L’idée c’est de jumeler le Cadre noir de Saumur avec le carrousel de la GRC pour une tournée canadienne en septembre 2025. »
Un autre gros client de l’entrepreneur est Victoire, qui réalise plusieurs mandats pour Napa pièce d’auto. « Depuis le mois d’août l’an dernier, Napa commandite une voiture de la série Nascar Pinty’s, celle de Kevin Lacroix qui est actuellement troisième au classement de la série. Napa voulait savoir comment exploiter cette commandite comme c’est une grosse somme d’argent, et c’est là que j’entre en ligne de compte pour structurer la commandite qui va sur la voiture de course. Ensuite, j’assure le volet relationnel avec leurs différents partenaires. Par exemple, j’étais en Saskatchewan mercredi dernier pour une course afin de prendre soin de leurs clients. C’est un environnement que j’aime beaucoup et qui a beaucoup de similitudes avec le monde du rodéo. À la blague, je dis que j’ai passé des chevaux de rodéos aux chevaux vapeur! »
Outre ces deux gros clients, Pascal Lafrenière a aussi contribué pour la planification stratégique des Paillettes inc., l’entreprise de Mélissa Normandin-Roberge, il a travaillé sur la structure en commandite du CJE Shawinigan, il aide les marchands de Trois-Rivières pour le projet de marché public dans les nouveaux locaux de l’UQTR au centre-ville pour une création d’une épicerie de proximité.
« On a trouvé nos repères avec mes clients, je veux conclure les ententes pour ces clients, et c’est bien d’avoir un mandat avec la France avec le Cadre noir, et avec les courses d’auto Nascar au Canada, je serais fier de mettre ma contribution pour des mandats régionaux, mettre au profit mon expérience pour des organisations locales », conclut Pascal Lafrenière.