80 ans et toujours à votre service
Certains lecteurs l’ont sans doute reconnu sur la photo et vous ne vous trompez pas. Il s’agit bien d’André Brunelle. Celui qui est surnommé « Papy » est très bien connu à travers le grand Louiseville et il encore là, malgré ses 80 ans, à vous servir votre repas directement à votre porte.
Papy vient de célébrer son premier anniversaire d’embauche comme livreur régulier au restaurant le Pignon Rouge. Il n’en était pas à ses premières livraisons, lui qui a effectué les mêmes tâches pour les restaurants Chez Marco (maintenant Ben et Filles Pizzéria), El Greco, Stratos et même au restaurant La Belle Province, dont la présence fut de courte durée à Louiseville.
« Depuis 1975 qu’on me surnomme Papy. J’ai toujours été plus vieux que tout le monde, lance-t-il d’emblée. Je connaissais un de mes amis qui travaille à la cuisine ici (au Pignon Rouge) et il m’a dit qu’il cherchait un livreur. En plus, il m’a dit que le restaurant fournissait l’auto (rires). J’avais déjà fait de la livraison pendant longtemps et même mon fils est également livreur chez Stratos, à Trois-Rivières. »
« J’ai toujours aimé conduire. Récemment, la mère de ma bru avait un rendez-vous pour les yeux à Montréal et ma bru avait peur de conduire dans Montréal. Je me suis offert pour y aller. J’aime ça. Je travaille ici pour me désennuyer parce que je suis seul chez moi. Ça me permet de passer le temps, de voir des gens et de faire un peu plus d’argent que simplement ma pension. On fait des farces avec le monde et on jase. Par contre, je regarde toujours l’air de la personne avant. Si ça l’air de mal aller, je ne ferai pas de farce. Mais la plupart du temps, les gens sont contents de nous voir. C’est le fun. Je suis seul chez nous avec mes deux chiens. Je viens d’avoir un Grand Danois. Il a un an et il est fou comme un balai! »
Le Pignon Rouge compte un total de six livreurs afin de répondre à la demande grandissante, et surtout, dans le but de diminuer le temps de livraison des clients.
« Officiellement, Papy travaille sur un horaire de cinq jours, mais il est ici à tous les jours (rires), lance Isabelle Grenier, la conjointe du propriétaire Sébastien St-Pierre. D’après moi, il s’habille en Pignon le matin et il attend notre appel. Lorsqu’on l’appelle, il est toujours disponible et on le voit arriver dix minutes plus tard, toujours avec le sourire. Je pense que je n’ai jamais vu Papy bougonner, ni de mauvaise humeur. »
« Oui, je viens faire mon tour même en congé, concède celui qui est établi à Louiseville depuis 1994. Le plus long, c’est lorsque je tombe en vacances. On regarde des émissions à la télévision, mais c’est toujours les mêmes qui reviennent. »
Beau temps, mauvais temps, et peu importe le moment de la journée, André n’est jamais bien loin du téléphone pour dépanner et ce n’est pas la tempête de neige du 23 décembre qui allait le faire reculer.
« J’étais là le 23 décembre. Je m’en venais du rang de la Grande-Carrière et ma voiture s’est enlisée tranquillement. Lorsque j’ai vu que ça n’avançait plus, je me suis dit que je ne toucherais plus à rien. C’était long, mais j’avais mon café, mes petits rouleaux suisses et mon téléphone. J’étais bien assis à la chaleur. Ce sont les pompiers qui sont venus me chercher », se souvient-il.
Tant et aussi longtemps que sa santé le permettra, le natif de Gentilly prendra la route dans sa voiture aux couleurs du Pignon Rouge. « J’espère pouvoir rester une dizaine d’années encore », lance-t-il, tout sourire.
« C’est vraiment une ambiance familiale ici et Papy fait partie de la famille, ajoute Mme Grenier. Tout le monde a un lien entre tel ou tel employé, ou un ami d’un ami, ou encore de la famille. On s’amuse. Ceux qui ne connaissaient personne s’adaptent rapidement avec la gang et on dirait que nous sommes tous liés », conclut-elle.