Les élus de Saint-Boniface optent pour la réfection
IMMMOBILISATION. La municipalité de Saint-Boniface investira 5,7 millions$ pour rénover son hôtel de ville inoccupé depuis le début de l’année 2022 en raison d’une problématique majeure de qualité de l’air.
Mené par le maire Pierre Désaulniers, le conseil municipal tenait une rencontre d’information le 27 octobre à laquelle près de 80 citoyens ont pris part. La décision a été prise à la lumière d’un rapport d’une centaine de pages de la firme Renée Tremblay Architecte qui proposait trois avenues.
Comme première option, il est suggéré de démolir l’hôtel de ville actuel et procéder à une reconstruction complète, sans toutefois ajouter de gymnase comme il y a présentement. Les coûts de ce projet, incluant la construction de la nouvelle caserne, sont évalués à 7,9 millions$.
La seconde proposition, celle retenue par le conseil municipal, consiste à faire la décontamination complète et procéder à la réfection totale du bâtiment actuel, en commençant par des travaux de dégarnissage (démolition des finis de plafonds, des isolants d’entretoit, du gypse des murs, des éléments de charpente, etc.).
En plus de conserver la structure du bâtiment, de régler les problématiques du vide sanitaire et des matériaux contaminés, et de revoir l’aménagement de l’hôtel de ville dans son ensemble, un monte-personne (ascenseur) et un système de ventilation-climatisation complet seront ajoutés. La réalisation de ce projet est estimée à 5,7 millions$, incluant également la construction de la caserne incendie.
Quant à la dernière option, il s’agit de travaux similaires à la précédente, soit la décontamination complète du bâtiment et l’enlèvement des matières et matériaux contaminés ou pourris. Par contre, les secteurs sains du bâtiment sont conservés dans cette avenue. Autrement dit, les travaux se concentreront seulement au 2e étage et l’ajout du monte-personne et du système de ventilation-climatisation n’est pas inclus. Cette avenue est moins dispendieuse, soit environ 5,4 millions$. Cette somme inclut, comme pour les autres choix, la construction de la nouvelle caserne.
Pour le maire Pierre Désaulniers et les autres élus, la réfection complète représentait la meilleure option, afin d’éviter d’avoir des mauvaises surprises dans 5, 10 ou 15 ans. « De plus, avec le coût des matériaux et l’inflation que l’on connaît actuellement, il nous a semblé plus judicieux de procéder à tous les travaux maintenant, plutôt que d’ajouter des extras en cours de route ou devoir demander des travaux complémentaires dans quelques années. »
Soulignons que la municipalité procédera à une tenue de registre, une fois que les actions préalables à cette étape auront été réalisées. La population aura alors l’occasion de se prononcer à ce moment.
Rappel des faits
Rappelons que c’est à l’automne dernier qu’une infiltration d’eau a été constatée à l’hôtel de ville. Les problèmes d’humidité ont causé de la pourriture et de la moisissure et une présence d’amiante a aussi été observée par les spécialistes au dossier. À ce moment, à la suite d’une consultation auprès d’une architecte, le conseil municipal a été informé de l’existence de rapports datant des années 2011 à 2013 soulignant plusieurs problèmes inquiétants en lien avec les fondations et la toiture de l’hôtel de ville. Les correctifs n’avaient pas été apportés à l’époque.
Suivant les problématiques constatées à la structure, jumelées à la pourriture et la moisissure cumulée depuis les années, la municipalité a donc engagé une firme spécialisée afin d’effectuer des tests de qualité de l’air dans le bâtiment. Les résultats de ces tests ont démontré que la qualité de l’air ne rencontre pas les standards de Santé Canada et de la CNESST. Devant cette situation et son devoir de fournir un milieu de travail sain et sécuritaire pour ses employés, le conseil municipal a pris la décision en janvier dernier de déménager l’hôtel de ville, de manière temporaire, dans les locaux de la bibliothèque municipale. (B.L.)