«On ne peut même plus faire essayer nos produits aux clients»
VAPOTAGE. Robert Belleville, exploitant de trois succursales en Mauricie de Vapo-Délice, est bien au fait de la nouvelle loi 44 visant à renforcer la lutte contre le tabagisme.
Ce membre de l’Association des vapoteries du Québec (AVQ) indique que, dans un premier temps, l’industrie ne peut même plus utiliser le terme « cigarette électronique» pour parler de ses produits. L’AVQ a déposé devant la Cour supérieure une demande pour faire invalider la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme. L’organisme invoque qu’elle vient vient nuire aux personnes qui tentent de réduire ou d’arrêter la consommation de produits du tabac.
Une loi que plusieurs vapoteries considèrent restrictive et calquée sur celle qui régit les cigarettes traditionnelles. La loi va même jusqu’à empêcher les consommateurs de pouvoir tester les produits sur place.
«On ne peut plus leur faire essayer les liquides, ni ajuster les voltages, ou leur montrer comment ça fonctionne. On est muselé de toutes les façons», déplore le commerçant.
Un fait que confirme Mylène Lapointe, propriétaire de Bronzage Aventures Tropicales à La Tuque. Dans son commerce, elle a ajouté en septembre 2014 un comptoir où les vapoteurs trouvent ce dont ils ont besoin. Mais elle a les mains liées autant que les autres commerces du genre. Mme Lapointe ne peut pas présenter ses produits aux clients par une affiche. Donc, pas question de publicité. Elle a un système où les bouteilles de liquide sont identifiées par des chiffres et sur une feuille, on trouve la saveur correspondante.
Robert Belleville ne peut plus afficher le tableau de saveurs de 3 pieds par 4 pieds qu’il avait mis en place avec toutes les descriptions. « Au moment où l’inspecteur est passé, il a dit que je n’avais pas le droit d’avoir ça. Le maximum auquel j’ai droit, c’est deux pieds par deux pieds et il faut que le tableau soit blanc. C’est comme un menu de restaurant. J’ai le droit d’en avoir un et il doit être dans un cartable. Je ne peux pas le laisser traîner sur le comptoir, le client doit me le demander», poursuit-il.