La MRC de Maskinongé met sa politique culturelle à jour
ARTS ET CULTURE. C’est vendredi après-midi, à la Petite Place des Arts de Saint-Mathieu-du-Parc, que la MRC de Maskinongé a procédé au lancement de sa nouvelle politique culturelle, à l’issue d’un processus de consultation et d’actualisation qui a débuté à l’automne 2020, en compagnie de plusieurs élus et d’acteurs du milieu culturel de la MRC. C’est Sébastien Langevin, coordonnateur du développement touristique et culturel à la MRC, qui a organisé la conférence, et qui a été grandement impliqué au cours des différentes démarches du processus.
Tout au long de ce processus, la MRC pu compter sur la collaboration de Culture Mauricie et de l’organisme Les Arts et la Ville, pour élaborer et mener à bien cette politique. Pour plusieurs élus et acteurs du milieu culturel dans Maskinongé, la culture est un véhicule important d’appropriation de l’identité pour plusieurs résidents.
« D’avoir une politique culturelle forte, c’est notre devise, » affirme Jean-Yves Saint-Arnaud, préfet de la MRC de Maskinongé. « Dans Maski, on est très humains, et on veut reconnaître l’ensemble des artisans de toute nature. C’est un travail au quotidien, et ce sont des gens qui sont trop souvent effacés. On veut les faire connaître à la grandeur de la province, et surtout à la grandeur de la MRC de Maskinongé, » mentionne-t-il.
La nouvelle mouture mise de l’avant à l’occasion de cette annonce se caractérise en six orientations principales, qui ont été dévoilés lors de la conférence :
-Accroître et optimiser les actions de communication et les canaux de diffusion de l’offre culturelle, en plus de faciliter le développement d’initiatives numériques;
-Faire du patrimoine humain, naturel et bâti de la MRC de Maskinongé une force culturelle, économique et touristique;
-Susciter l’intérêt des jeunes pour la culture dans le but de rehausser leur sentiment d’appartenance à la MRC de Maskinongé et favoriser la relève;
-Mettre en place des initiatives qui favorisent l’élargissement et la diversification de l’offre culturelle, de même que la multiplication des occasions de diffusion sur le territoire;
-Favoriser la communication et la concertation entre les municipalités, au bénéfice de projets culturels rassembleurs qui font rayonner la MRC et ses créateurs;
-Promouvoir auprès des citoyens, des intervenants et des élus de la MRC de Maskinongé le rôle et les bienfaits d’une culture forte, diversifiée et accessible.
Selon la MRC, il s’agit des meilleurs moyens possibles de développer et valoriser l’aspect culturel de la communauté, la faire rayonner et la rendre accessible tout en favorisant la participation citoyenne.
Culture Mauricie, également présent lors de l’annonce, a travaillé conjointement avec la MRC pour l’aider à réviser sa politique culturelle, dont la dernière mouture datait de 2005. Éric Lord, directeur général de l’organisme, mentionne que plusieurs étapes ont dû être entreprise dans le cadre de ce projet, notamment dans le cadre de la définition de l’état des lieux et dans le rassemblement de plusieurs intervenants du territoire pour tenir des réflexions et des échanges.
« Par l’entremise de cette annonce, la MRC affirme haut et fort qu’elle a cette volonté-là de développer la culture sur le territoire. Lorsqu’on annonce une politique, c’est un geste fort d’un engagement, une volonté réelle d’aller de l’avant et de développer la culture, et à Culture Mauricie on se réjouit de cela. »
Lors de son discours à la Petite Place des Arts, M. Lord a expliqué que l’environnement culturel a reçu une plus grande participation et un plus grand accueil à Maskinongé qu’à Trois-Rivières (proportionnellement). « La population croit à l’importance d’avoir une vie culturelle riche et dynamique sur le territoire. Je pense que c’est une forme d’engagement et de reconnaissance, que la culture est importante pour la MRC de Maskinongé, » ajoute-t-il.
Pascale Plante, directrice générale de la MRC, a également collaboré à l’aboutissement de cette politique culturelle. Celle qui avait travaillé au développement de la dernière mouture, en 2005, affirme qu’elle a clairement pu voir une évolution au niveau des arts et de la culture dans la région dans les 17 dernières années.
« Je trouve qu’il y a une grande fierté au niveau de la population. Il y a beaucoup plus de culture qui est développée dans les municipalités. Il y a une bonne évolution qui est faite. En même temps, on n’est pas dans des grosses villes : c’est sûr qu’au niveau accessibilité, les budgets, c’est un peu plus difficile, mais il y a eu beaucoup d’investissements qui ont été faits en culture dans les vingt dernières années. Et on peut l’oublier parfois, mais c’est vraiment lorsqu’on refait cet exercice-là qu’on constate où on en est rendus, » dit Pascale Plante.
L’importance de participation des jeunes
Un exercice crucial pour Mme Plante au cours de ce projet a été de sensibiliser les plus jeunes de la communauté à cet enjeu. Une des bonnes manières d’y arriver a vraiment été de se tourner beaucoup plus vers le numérique, qui s’est significativement invité dans cette nouvelle politique.
« Je pense que les jeunes sont vraiment envahis par la culture avec toutes les plateformes numériques qu’on connaît. Ils sont déjà absorbés par tout cela. Entre nos plateformes et ce qui est véhiculé à l’extérieur de la MRC, c’est toujours plus attirant pour les jeunes de se tourner vers d’autres moyens de culture. C’est important de les interpeller, de leur parler et de savoir ce qu’ils veulent comme activité culturelle. Si on n’était encore plus à l’écoute des jeunes, je pense qu’on serait encore plus gagnants, » mentionne Pascale Plante.
Un impact important pour la communauté de Saint-Élie-de-Caxton
Cette nouvelle politique culturelle va permettre à la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton de pouvoir accomplir de grands projets culturels cet été. Saint-Élie, un véhicule culturel important à l’échelle de la MRC, a déjà le festival Noël dans l’Camping en vue à compter du mois de juillet, et la mairesse Gina Lemire a mentionné d’autres projets que la municipalité pourra tenir dans les prochaines semaines.
« Il va y avoir cet été plusieurs films de Fred Pellerin qui seront présentés au Garage de la Culture, tels que L’arracheuse de temps. Il y aura un medley de plusieurs de ses films. […] Il y aura aussi l’exposition Zoom sur Saint-Élie, qui était présente l’an dernier, ainsi que la Course au petit bateau, à l’église. Saint-Élie est véritablement un véhicule de la culture, et il va le rester, » affirme la mairesse Gina Lemire.
C’est exactement le genre de collaboration qu’entrevoit Jean-Yves St-Arnaud : il veut s’assurer qu’il y ait un bon esprit d’entraide entre les municipalités pour adopter un sain développement culturel aux quatre coins de la MRC. « J’ai l’intention de jouer un rôle de concertation avec les gens, un rôle de mobilisation, et je vais encourager Sébastien Langevin et je vais le suivre de très près dans ces démarches. »
La nouvelle politique culturelle en détails est disponilble sur le site web de la MRC de Maskinongé.