Louis Quintal: un forestier vert
ENVIRONNEMENT. Une entreprise de -Saint-Étienne–des-Grès figure parmi les seize pionniers régionaux de l’économie circulaire identifiés par -Environnement -Mauricie dans le document -Bonnes pratiques en économie circulaire 2022.
Avec son partenaire -Benoît -Gallant, -Louis -Quintal œuvre dans le domaine de la foresterie depuis plus de quinze ans, mais en 2019, le tandem a pris un virage environnemental en centralisant ses opérations, privilégiant l’électricité au détriment du diésel plus polluant, et en revalorisant ses produits résiduels.
« J’avais toujours fait ça à l’ancienne, mais là, je voulais procéder autrement en créant une entreprise comme en retrouve en -Europe », explique le propriétaire de -La -Bûche -Carrée située sur le chemin -Principal.
L’entreprise stéphanoise écoule près de 5000 cordes de bois de chauffage par année, mais à la différence de ses compétiteurs qui utilisent des processeurs à bois dont les pompes hydrauliques sont alimentées par un moteur diésel, -La -Bûche -Carrée a opté pour l’électricité.
« C’est une question environnementale, mais aussi de main d’œuvre. C’est très physique comme métier et de plus en plus difficile de trouver des gens qui sont prêts à débiter à la scie mécanique, embarquer les bûches à bras sur la fendeuse puis transborder ça dans une remorque. »
Branché sur une boîte électrique, son processeur à bois – qui charge les billes de bois, coupe en billots, fend en quartiers, puis les transverses dans un conteneur – vient automatiser toutes les opérations, mais surtout, grâce à une énergie renouvelable.
« -Habituellement, les forestiers travaillent avec un processeur à bois portatif qu’il promène de site en site, en changeant d’endroit chaque année. Moi, j’ai décidé de tout centraliser ici à -Saint-Étienne–des-Grès. Les billes de bois sont amenées ici pour être transformées en bûches », explique l’entrepreneur forestier.
Un certificat du ministère de l’Environnement
En optant pour cette solution, -Louis -Quintal a dû obtenir un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement puisque ses opérations génèrent d’importants résidus comme des éclisses et des écorces de bois. Ces matières résiduelles sont pour le moment rassemblées en monticules en attendant de leur trouver un débouché.
L’automne dernier, -La -Bûche -Carrée a utilisé un immense broyeur pour les émietter. « Ça pourrait servir à alimenter les chaudières à biomasse, mais pour cette année, c’est un agriculteur qui va me le prendre. Il va le mixer avec son fumier de poulailler pour l’épandre dans ses champs. Malheureusement, la biomasse est encore peu développée ici au -Québec. Il faudrait que le gouvernement pousse un peu plus pour développer des projets. Juste avec mes opérations forestières, je pourrais en avoir des centaines de tonnes », explique -Louis -Quintal.
La -Bûche -Carrée a investi plus de 700 000 $ pour aménager son plan de travail. Seulement l’entrée électrique pour alimenter son processeur à bois a coûté plus de 30 000 $ en frais d’équipement et d’installation. « C’est beaucoup de dépenses à court terme, mais je me reprends avec les économies d’échelle parce que je peux traiter beaucoup de billes de bois rapidement et avec moins de main d’œuvre. Je fais aussi de grosses économies avec l’électricité qui coûte près de dix fois moins que le diésel », explique l’entrepreneur.
En fait, le principal ennemi de l’entreprise de -Saint-Étienne–des-Grès, ce sont les travailleurs au noir, nombreux dans l’industrie du bois de chauffage. « -Moi, mon bois vient avec une facture avec -TPS et -TVQ. Ça fait que je pars avec 15 % de marge en moins que tous ceux qui fonctionnent au noir. Pis j’ai un prêt à la caisse avec intérêt et des conditions à respecter avec l’Environnement qui ont un coût aussi », termine -Louis -Quintal, conscient toutefois que la question environnementale devient un facteur de plus en plus important chez les consommateurs quand vient le temps de prendre une décision.