La Sorcière Capillaire: de la nature et de l’amour comme ingrédients
ENTREPRENEURIAT. Dans la cuisine, les effluves de parfums s’entremêlent. Sur la table, une employée s’affaire à rassembler dans un bol les ingrédients avant de les déposer sur le feu. Ici dans son repère à Saint-Mathieu-du-Parc, à défaut d’avoir bon goût, les recettes de La Sorcière Capillaire sentent bon…
Martiniquaise d’origine, Naïke Théodose aime raconter que c’est la relation ambigüe avec sa chevelure qui est à l’origine de son entreprise spécialisée dans la confection de shampoings en barre. « Dans mon pays, les cheveux crépus, c’était mal vu et j’ai longtemps essayé de les défriser. J’ai commencé seulement en 2012 à les accepter et à en prendre soin avec des shampoings solides. »
Arrivée au Québec en 2014, puis deux ans plus tard à Saint-Mathieu-du-Parc, elle continue à cette époque à fabriquer ses propres barres faites avec des ingrédients naturels et bio puis à en faire cadeau à des amies. « L’entreprise est née par la rumeur publique si on veut. J’ai fait quelques marchés et les gens ont capoté. Elle s’est construite par le bouche à oreille », sourit Naïke qui quitte alors son emploi dans une grande surface pour se consacrer à temps plein au développement de La Sorcière Capillaire officiellement créée en février 2016.
Depuis ses débuts, l’entreprise a développé une gamme de 20 shampoings et de trois revitalisants distribués dans plus de 80 points de vente au Québec. « Je suis passé d’un chiffre d’affaires de 8 000$ la première année à 250 000$ aujourd’hui », souligne l’entrepreneure, fière de son parcours comme immigrante, mais surtout d’avoir réussi à créer six emplois. « Ce sont des femmes qui habitent à Saint-Mathieu et Saint-Élie. C’est une énergie très féminine qui se dégage ici, mais on a quand même un homme qui s’occupe des livraisons », lance-t-elle dans un grand éclat de rire.
Naïke Théodose a adopté le nom de sorcière pour sa connotation d’une femme travaillant avec les plantes issues de la terre. Les mêmes qui se retrouvent dans ses shampoings. « Je travaille avec au-delà de 500 produits. Des plantes en infusion, des poudres, des huiles essentielles, des huiles végétales. Beaucoup viennent du Québec, mais pour ceux qui sont de l’extérieur, je fais affaire avec des importateurs québécois. Je m’en fais un point d’honneur », jure-t-elle.
Puisant dans le garde-manger de Mère Nature au gré de son inspiration, Naïke Théodose réserve toutefois un ingrédient commun pour chacune de ses barres de shampoing: l’amour. « Celui-là, il est inscrit sur toutes mes étiquettes. Qu’est-ce qui fait que la même recette faite par deux femmes ne goûte pas pareil?, demande-t-elle. C’est l’intention qu’on y met qui fait la différence. »
D’ailleurs, même si l’entreprise est en expansion, sa fondatrice tient à en garder les valeurs qui étaient là au début. « Ma relation avec le domaine des affaires est plus une question humaine que capitaliste. Avec mes employés, mes partenaires, mes fournisseurs, je veux toujours prioriser les valeurs humaines avant la valeur financière », précise-t-elle, ajoutant ne pas vouloir absolument développer à court terme son réseau de distribution, mais plutôt la vente en ligne qui a pris un essor depuis deux ans.
« Cette entreprise m’a permis de me retrouver comme femme, de trouver ma voie. C’est en même temps mon expérience de vie qui a fait que j’en arrive là. J’ai l’impression de faire du bien aux gens et à la planète aussi », conclut la sympathique néo-Québécoise.
Pour en savoir plus: visitez le tout nouveau site web de l’entreprise au www.lasorcierecapillaire.com