Zoo de Saint-Édouard: les accusations criminelles contre Normand Trahan retirées
Les accusations criminelles auxquelles faisait face l’ancien propriétaire du Zoo de Saint-Édouard, Normand Trahan, ont été abandonnées. Toutefois, ce dernier a plaidé coupable à quatre infractions en matière de bien-être animal, mercredi dernier au palais de justice de Trois-Rivières.
Ce dossier faisait suite à une enquête menée par les agents de protection animale de la SPCA de Montréal. M.Trahan devra payer tout près de 7000 $ en amendes.
Les chefs d’accusation concernent l’ensemble des animaux saisis au Zoo de Saint-Édouard en 2019 dans le cadre d’une opération historique menée par la SPCA de Montréal. Au total, ce sont plus de 200 animaux qui ont été retirés des lieux, dont des lions, des tigres, des zèbres, des ours, des loups, des kangourous et des primates.
«Les infractions auxquelles monsieur Trahan a plaidé coupable concernent les conditions dans lesquelles les animaux étaient gardés au Zoo de St-Édouard, notamment en ce qui a trait aux installations, qui étaient inadéquates et insalubres, et à l’absence de soins vétérinaires lorsque les animaux étaient blessés ou malades», explique Chantal Cayer, directrice du Bureau des enquêtes de la SPCA de Montréal.
«De notre côté, le Bureau des enquêtes de la SPCA de Montréal est satisfait d’avoir obtenu une reconnaissance de culpabilité dans ce dossier. On est également satisfait de toute la procédure judiciaire concernant ledit dossier.»
En plus de l’amende, il est également interdit à monsieur Trahan d’être propriétaire d’animaux pendant une période de cinq ans, à l’exception d’animaux domestiques gardés à des fins non commerciales à sa résidence.
«La condamnation obtenue aujourd’hui prouve que tout ce travail-là est essentiel. La saisi du zoo a été une intervention d’envergure et d’une complexité sans précédente pour la SPCA de Montréal. À notre connaissance, c’est la saisie d’animaux de zoo la plus importante jamais vue à travers le Canada», a pour sa part souligné Élise Desaulniers, directrice générale de la SPCA de Montréal.
«La préoccupation première de la SPCA de Montréal dans ce dossier est, et a toujours été, de protéger les animaux du Zoo et d’assurer leur bien-être, ce que nous avons accompli. Nous sommes heureux et soulagés d’avoir pu obtenir la propriété de tous les animaux saisis et de les savoir aujourd’hui placés de manière définitive dans des nouveaux lieux de garde qualifiés où ils reçoivent tous les soins spécialisés dont ils ont besoin.»
Rappelons que c’était en réponse à un signalement pour maltraitance logé par des visiteurs du Zoo de Saint-Édouard que les agents de protection animale du Bureau des enquêtes de la SPCA de Montréal avaient ouvert un dossier d’enquête criminel en août 2018. Au cours des mois suivants, ils ont mené une enquête pendant laquelle ils ont obtenu diverses ordonnances judiciaires leur permettant de recueillir des éléments de preuve en conformité avec la loi.
L’enquête a par la suite été soumise au Directeur des poursuites criminelles et pénales qui, après avoir étudié de près le dossier, a autorisé le dépôt d’accusations criminelles contre monsieur Trahan. En mai 2019, les agents du Bureau des enquêtes de la SPCA ont obtenu un mandat de perquisition en vue de retourner sur les lieux et saisir les animaux du zoo. Étant donné l’ampleur et la complexité de l’opération, celle-ci s’est déroulée sur une période de plusieurs semaines.
Malgré une tentative de bloquer la saisie des animaux par une contestation judiciaire peu après le début de la perquisition, le déplacement des animaux a pu reprendre après que le tribunal ait rendu une décision favorable au Bureau des enquêtes de la SPCA. Au total, ce sont plus de 200 animaux qui ont été relocalisés sous étroite supervision vétérinaire.