Guillaume Morrissette fait paraître la suite de L’affaire Mélodie Cormier
CULTURE. Quand il a mis le point final à L’affaire Mélodie Cormier, Guillaume Morrissette savait que Marie-Claude Lanteigne, qui avait kidnappé la petite Mélodie Cormier, reviendrait dans un livre éventuellement. C’était même une évidence. On y est et c’est dans son nouveau roman intitulé Conduite dangereuse que ça se passe.
Dans cette sixième enquête de l’inspecteur Jean-Sébastien Héroux, le lecteur retrouve la criminelle, qui se terre depuis trois dans dans le quartiers chinois de Toronto. On découvre Marie-Claude Lanteigne dans sa nouvelle vie après sa fuite du Québec pour échapper à la justice. Elle voit toutefois sa vie basculer quand une touriste québécoise la reconnaît. Mais plutôt que de repartir en cavale une fois de plus, elle opte pour un compromis avec la justice: elle se livrera à la police, mais seulement après avoir négocié une entente. L’inspecteur Héroux doute cependant des intentions de la criminelle lorsqu’elle se met à repousser le moment de sa reddition.
« Il fallait que je boucle la boucle. Elle avait un beau potentiel et dans L’affaire Mélodie Cormier, j’avais déterminé sa psyché, mais pas ses intentions, explique Guillaume Morrissette. Je sais que cette suite est attendue, mais je ne voulais pas faire une suite simplement pour faire une suite. Je me suis gâté avec ce roman. »
L’intrigue se déploie à plusieurs niveaux, d’abord en ce qui a trait à la démarche de Marie-Claude Lanteigne visant à se rendre, ce qui prendra du temps.
« J’ai voulu que tout soit le plus crédible possible. Je me suis demandé si c’était fréquent que des gens se rendent à la police et demandent de négocier au préalable. J’ai posé des questions à ce sujet pour découvrir que souvent, ils parlent à un avocat au préalable pour obtenir un avis juridique, question de savoir à quoi s’attendre. C’était important pour moi que tout soit cohérent », détaille l’auteur trifluvien.
« Et puis, je me suis demandé ce qu’une personne comme elle ferait dans l’attente du résultat des négociations, ajoute-t-il. Est-ce qu’elle resterait terrée? Est-ce qu’elle sortirait? Si oui, dans quelle mesure? En parallèle, comment agit l’enquêteur face à ça. Essaie-t-il de relancer davantage l’enquête pour la pincer avant qu’elle se rende ou tu attends pour ne pas l’effrayer? C’est un terrain fertile pour un écrivain. Normalement, une personne en fuite ne s’amuserait pas avec les policiers, mais elle… »
Il faut dire que l’enquêteur Héroux en a aussi plein les bras avec une affaire en cours qui lui rappelle la disparition, quelques années auparavant, de la jeune Mélodie Cormier.
Cela lui a aussi donné l’opportunité de jouer avec le niveau de liberté de la criminelle, les effets de différentes drogues sur le corps humain, mais aussi d’explorer les relations entre les corps de police… et la bonne façon de fixer un corps inconscient sur un diable! « J’ai fait plusieurs tests! » lance Guillaume Morrissette en riant. Il a également testé sur le web des énigmes qu’il a créées pour ce roman.
Le rythme s’accélère, de rebondissement en rebondissement, tandis que les enquêtes s’enchevêtrent dans les rues de la ville, du Bas-du-Cap à Pointe-du-Lac, en passant par le pont Laviolette.
Le roman Conduite dangereuse est en vente dans les librairies et les magasins à grande surface depuis le 20 octobre.
Vers un 10e roman
Guillaume Morrissette élabore présentement l’intrigue de son prochain roman, son dixième en autant d’années. Celui-ci sera davantage un roman noir mettant de l’avant un personnage somme toute banal qui se retrouvera acculé au pied du mur par la société.
« Je suis rendu à me mettre en danger comme écrivain. Je l’avais fait avec L’Oracle et le revolver, mais c’était dans le même créneau que La maison des vérités. Cette fois-ci, j’ai envie de plonger dans quelque chose de plus noir et actuel. Il y aura une enquête, mais elle ne sera pas au centre du récit », précise-t-il.
L’enquêteur Jean-Sébastien Héroux reviendra sans aucun doute dans un prochain livre. « Il va toujours y avoir des aventures de Héroux. Il me reste des choses à raconter. J’aimerais aussi aborder la criminalité légère avec Héroux, des gens qui se protègent entre eux. »