L’ode à l’optimisme de Marie-Sol St-Onge
Jusqu’au 13 mars prochain, l’artiste-peintre de la Mauricie Marie-Sol St-Onge présente ses œuvres colorées et empreintes de ludisme et d’optimisme au Musée POP.
L’exposition L’art d’avancer regroupe une vingtaine d’œuvres réalisées par l’artiste-peintre de la Mauricie. On en retrouve d’ailleurs trois qui précèdent le moment où elle a contracté la bactérie mangeuse de chair. Elle avait alors dû être hospitalisée le 8 mars 2012 d’urgence et les médecins n’ont eu d’autre choix que de lui amputer ses deux jambes et ses deux mains, un cauchemar pour une artiste-peintre.
Mais encouragée par son amoureux et ses deux garçons, elle a repris les pinceaux avec l’aide de ses prothèses.
« Mon conjoint Alin me disait: c’est sûr que tu vas repeindre. Je pensais qu’il disait ça pour me faire plaisir. Avant que j’aie mes prothèses, il a attaché un crayon sur mon moignon et j’ai pu dessiner », raconte l’artiste bien connue en Mauricie.
Elle a alors dessiné une fleur. On la retrouve d’ailleurs dans l’exposition à côté de sa reproduction à la peinture en plus grand format. Au fil des années, elle a adapté sa technique. Il lui a notamment fallu apprendre à peindre sans pouvoir appuyer sa main contre la toile, la prothèse ne glissant pas sur la toile comme le fait la peau. Elle a renforcé ses muscles, développé de nouvelles techniques. Ce travail lui permet aujourd’hui de renouer avec la peinture d’œuvres de plus grands formats, un plaisir pour celle qui réalisait de grandes murales avant l’amputation de ses membres.
« C’est un privilège de voir mes œuvres exposées dans un musée. Le fait d’exposer ici me dit que je fais un peu partie de la culture populaire de Trois-Rivières. Presque toutes les œuvres que je présente sont exposées pour une première fois », ajoute celle qui se laisse inspirer par son vécu.
Pour Marie-Sol St-Onge, la peinture est un puissant moteur; une grande motivation pour continuer d’avancer.
« La vie est remplie de contrastes. Elle a ses hauts et ses bas, mais malgré les difficultés, je suis heureuse. Pour moi, la peinture est un moteur. Juste le fait d’avoir un projet devant soi et d’avancer. J’aime mettre l’accent sur les couleurs vibrantes et le positif, précise-t-elle. Avant mon hospitalisation, je peignais beaucoup des commandes. Je réalise que j’ai eu quelque chose à dire avec ce qui m’est arrivé. Ça tourne autour de ma vie depuis, de l’amour. Neuf ans plus tard, je suis franchement satisfaite d’où je suis rendue. »
L’exposition est bonifiée par la présentation d’anciennes prothèses utilisées par l’artiste, ainsi que par une vidéo dans laquelle on peut notamment la voir peindre en temps réel.
Comme une bouteille à la mer
Pour la directrice générale du Musée POP, Valérie Therrien, « Présenter cette exposition va au-delà de sa démarche artistique et de ses œuvres magnifiques. Son parcours résilient et sa détermination sauront être un exemple motivant pour nos visiteurs, tout particulièrement les jeunes en visite scolaire. »
La salle d’exposition du rez-de-chaussée vise à faire rayonner les organismes et artistes locaux.
C’est un peu grâce à une bouteille à la mer que Marie-Sol St-Onge en est venue à y présenter son exposition. L’artiste a commenté une publication de la directrice du Musée sur le réseau social LinkedIn à l’effet qu’elle aimerait bien exposer un jour au Musée. « Je lui ai répondu: n’importe quand! Elle a un parcours tellement inspirant. Son art est accessible et cette exposition représente un beau moment pour se déposer et prendre le temps », conclut Valérie Therrien.
L’exposition L’art d’avancer est accessible gratuitement.