La zoothérapie pour traverser la maladie

-SAINT-BONIFACE. Au printemps 2020, le monde de la résidente de Saint-Boniface et originaire de La Tuque Annie Généreux s’est écroulé. Non pas en raison de la pandémie, mais bien parce qu’elle a reçu un diagnostic d’un cancer du sein. En pleine santé aujourd’hui, Mme Généreux a accepté de raconter son histoire et comment ses deux chevaux ont pu l’aider à traverser cette épreuve.

Annie Généreux est une passionnée des animaux depuis toujours, et depuis une dizaine d’années, elle possède deux juments et elle participe à des compétitions équestres. La brune, Jessie, est retraitée des compétitions à l’âge de 23 ans. La blanche, Mandy, a 8 ans, et c’est elle qui réalise les compétitions avec sa maîtresse depuis 2019.

 » Ça fait environ une dizaine d’années que j’ai Jessie, et j’ai eu Mandy quand elle avait 2 ans. C’est un rêve que j’avais depuis que j’étais toute petite de posséder des chevaux. Je fais de la compétition depuis 2015. « 

Lors du dernier championnat provincial à la fin du mois d’août, Annie Généreux a représenté la Mauricie et a terminé septième dans sa catégorie en présentation au licou sur une trentaine de participantes.

La lutte contre la maladie

Propriétaire d’un salon de coiffure, Annie Généreux a dû fermer son commerce en mars 2020 lors du premier confinement au Québec en raison de la Covid-19.  » C’est en avril que j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. J’ai commencé les traitements en plein dans la pandémie. Outre que d’aller à l’hôpital pour mes traitements, je devais rester chez moi parce qu’on n’a plus de système immunitaire lors de la chimiothérapie. J’ai été encabané chez nous pendant les cinq mois de traitements. Je gérais mon commerce à distance. Je ne pouvais même pas aller à l’épicerie. « 

Question de pouvoir garder le moral, la femme de 44 ans allait marcher avec ses chiens chaque jour, et prenait soin de ses deux juments.  » J’y allais selon l’énergie que j’avais avec mes chevaux pour les brosser, et les promener. Juste d’aller les voir, les flatter, leur donner des gâteries et des câlins, c’est immense pour le moral. On s’accroche à ça. Si je n’avais pas eu ça, j’aurais trouvé ça difficile de rester entre quatre murs. Mes chevaux ont été une grosse porte de sortie pour moi ! « 

Annie affirme que ses chevaux sentaient que quelque chose n’allait pas chez elle. « Ma blanche, mon bébé, elle est assez caractérielle, et elle n’a jamais été aussi colleuse. Elle avait changé et ça m’a surpris. Je ne sais pas si elles sentaient la maladie, mais elles sentaient que quelque chose n’allait pas. Quand j’étais avec mes chevaux, je n’étais plus malade. « 

Ses traitements se sont terminés au début du mois de février 2021.  » Tout juste à temps pour la réouverture des salons de coiffure après le temps des Fêtes. Avec la pandémie, mon conjoint ne pouvait pas m’accompagner pour mes traitements à l’hôpital. Ce qui fait qu’on a tissé des liens avec d’autres personnes qui suivaient les traitements en même temps que moi. C’est quand même marquant parce que trois personnes que j’ai rencontrées pendant mes traitements sont décédées. Ça fesse quand tu vois ça dans la nécrologie. Je suis contente de m’en être sortie, mais je suis morte de peur en même temps, parce qu’on a tout le temps peur que ça revienne. J’essaie de profiter de chaque moment. Ça change les perspectives. Fini les 50 heures de travail par semaine. Je me prends trois jours de congé par semaine pour pouvoir profiter de mes bêtes au maximum. Je n’étais jamais chez moi avant, je l’apprécie maintenant. J’ai troqué les cheveux pour les chevaux ! « 

La Bonifacienne d’adoption envoie le message de rester positive, de faire de la visualisation, et de se raccrocher à une passion pour traverser la maladie, peu importe ce qu’elle soit.  » C’est profitable de trouver quelque chose qui peut te faire oublier la maladie pendant un instant pour te permettre de t’évader. Quand ça va bien, que tu es positive, et que tu as une passion, tu n’as pas l’impression d’être malade sauf si tu te regardes dans le miroir. «