Entrepreneur… à 17 ans!
MASKINONGÉ. Il n’y a pas d’âge pour devenir entrepreneur. Julien Bérard en est la preuve vivante. Il est responsable d’une framboisière à Maskinongé, et ce, depuis maintenant quatre ans.
Ce jeune homme, âgé de 17 ans, produit une dizaine de variétés de framboises sans pesticide sur une parcelle de terrain à proximité de la route 138.
Il y a cinq ans, son père a fait l’acquisition des terres agricoles qui entourent une propriété privée et où se trouvaient quatre acres d’arbres fruitiers, dont des plants de framboises, des pommiers et des vignes à raisins de table. «On n’avait pas vraiment le choix de s’en occuper et mon père m’a confié cette responsabilité-là. Il me fournit un employé pour m’aider. C’est un travailleur étranger qui travaille aussi sur notre ferme familiale à Saint-Barthélemy», raconte Julien Bérard.
Étant donné la superficie à entretenir et la difficulté à vendre certains fruits moins populaires, l’entrepreneur a décidé de se concentrer sur la production et la vente de framboises. Sur place, il est possible d’y faire l’autocueillette ou encore d’acheter des paniers de framboises déjà cueillies. Afin d’éviter les pertes, Julien Bérard envisage également de vendre des sacs de framboises congelées et il livre à domicile ses produits sur demande. «Le défi avec les framboises, c’est qu’elles ne se conservent pas longtemps. C’est un peu pourquoi je veux vendre des sacs congelés cette année. Ça évite de perdre les framboises. Les gens peuvent s’en servir dans différentes recettes», indique-t-il.
La passion de l’agriculture
Originaire de Berthierville, Julien Bérard a grandi sur la ferme familiale qui se spécialise dans l’élevage de volailles. C’est à cet endroit qu’il a acquis plusieurs connaissances et où sa passion pour l’agriculture s’est développée au fil des ans.
Le jeune entrepreneur a terminé le secondaire en juin dernier. Cet automne, il débutera ses études postsecondaires au Cégep régional de Lanaudière à Joliette dans le programme technique en Gestion et technologies d’entreprise agricole. Au terme de son parcours collégial, il souhaite poursuivre sa formation à l’université en agronomie dans le but de reprendre un jour la ferme familiale avec son frère aîné. «Je suis né là-dedans. J’ai toujours travaillé à la ferme et j’espère pouvoir prendre la relève plus tard. L’agriculture a toujours fait partie de ma vie. Presque toute ma famille travaille dans ce domaine-là», précise-t-il.
Fils du comptable Stéphane Bérard, Julien admet avoir le soutien de son père dans tout ce qu’il entreprend. «Quand j’ai commencé à faire des framboises, j’étais quand même jeune, mais mon père m’a fait confiance et il m’a aidé. Je me souviens aussi que j’étais très gêné. Je me suis débrouillé et j’ai foncé. J’avais 14 ans et je devais appeler des clients. Ça faisait bizarre, mais en même temps, les gens se sentaient mal de me dire non parce qu’ils voulaient m’encourager. Aujourd’hui, je suis pas mal autonome et je suis fier de ce que j’ai accompli», dit-il.
«J’aime ça parce que je travaille en plein air et c’est de l’agriculture. Ça me permet de rencontrer des gens et de me faire des sous. C’est quand même beaucoup de travail avant d’arriver à la cueillette. Je n’aurais jamais pensé faire ça. C’est quand même le fun. Il y a pire que ça dans la vie.»
Résident de Saint-Barthélemy depuis trois ans, Julien Bérard se rend pratiquement chaque jour à Maskinongé pour faire l’entretien de sa framboisière, accueillir ses clients et cueillir les framboises prêtes à être dégustées. Il est d’ailleurs l’un des rares au Québec à produire des framboises noires. «Je n’en ai jamais vu ailleurs. Les clients qui viennent ici disent aussi que c’est la première fois qu’ils voient ça. Il n’y en a pas à l’épicerie non plus. Elles sont moins connues et pourtant, selon moi, elles sont meilleures que les framboises rouges», lance-t-il.
Lorsqu’il retourne à la maison, il prend le temps de regarnir son kiosque libre-service aménagé devant chez lui.
Saison hâtive et abondante
La récolte des framboises débute généralement à la fin du mois de juillet à Maskinongé. Le printemps hâtif et les conditions météorologiques des dernières semaines ont toutefois permis de devancer l’autocueillette. «Nous sommes en avance de deux semaines par rapport aux autres années. La récolte est bonne présentement. Les températures sont de notre côté aussi. Ça aide grandement. J’ai 1500 plants de framboises et ils offrent un bon rendement», confirme Julien Bérard.
Sa framboisière est située au 70, boulevard Est, à Maskinongé.