Des âmes vivantes à Saint-Mathieu-du-Parc
CULTURE. Un duo en art visuel entreprendra ce printemps un projet artistique à Saint-Mathieu-du-Parc dans lequel l’ensemble de la communauté sera invitée à contribuer.
Habitant la localité depuis près de sept ans, Yves St-Pierre et Sylvain Poirier forment le collectif Le Rouge de Mars. Ces artistes professionnels, qui ont notamment travaillé sur des productions du Cirque du Soleil, amorceront au cours des prochaines semaines la première partie de leur projet avec la centaine d’élèves de l’école alternative de la Tortue-des-Bois.
Ces âmes qui vivent sera constituée de trois œuvres distinctes (photos, sculpture et vidéo) qui seront présentées dans la salle d’exposition de La petite Place des Arts (PPDA) de Saint-Mathieu-du-Parc au cours de la première moitié de 2022.
Dans un premier temps, environ 4500 images meubleront à différentes hauteurs la moitié de la salle d’exposition, certaines suspendues à partir du plafond et d’autres érigées à partir du sol. «Des portraits des enfants de l’école, mais aussi de résidents du village, explique Yves St-Pierre. Les visiteurs pourront circuler à travers les images. L’idée, c’est de s’immerger dans la communauté à travers ceux qui font faire le futur et ceux qui étaient là dans le passé.»
D’un format 5 x 7, ces portraits démultipliés seront imprimés sur du tissu rigide avant d’être installés dans la salle. «Cette partie sera réalisée avec Les Esprits Créateurs, un groupe de bénévoles qui vient aux deux semaines à La petite Place des Arts faire des travaux à teneur artistique», poursuit Yves St-Pierre qui a longtemps évolué dans les arts de la scène comme danseur et chorégraphe notamment.
Dans un deuxième temps, Sylvain Poirier reprendra une idée déjà utilisée lors d’une exposition précédente: un bloc de béton d’environ 5 pouces cubes duquel émergent un tronc, des bras et une tête d’un individu forgé avec du fil de fer. «On va en créer 240 comme ça et on va inviter les enfants à construire un personnage avec les blocs. On va récupérer leur création et la reproduire sur un mur de la salle», révèle Yves St-Pierre. Après l’exposition, cette œuvre sera d’ailleurs léguée à la PPDA pour être installée en permanence sur un mur extérieur de l’immeuble.
Enfin, Ces âmes qui vivent comportera la diffusion d’une vidéo sur le mur intérieur sur lequel seront installés les petits cubes de béton. «Ça sera une succession d’images des enfants et des villageois filmés à partir du buste (visage et épaules)», poursuit l’artiste.
Yves St-Pierre n’en revient pas qu’un lieu de la taille de Saint-Mathieu puisse compter sur un endroit comme la PPDA. «Il faut saluer l’initiative de Suzanne Guillemette qui est derrière tout ça. Un lieu de rencontres à la fois communautaire et artistique. Il n’y a rien de comparable dans la région. Je crois que notre exposition vient rejoindre ces deux éléments et va permettre d’emmener encore plus de gens de la communauté à visiter La petite Place des Arts.»
Soulignons que l’exposition Ces âmes qui vivent bénéficie d’une aide financière du Conseil des arts et des lettres du Québec.