Mont SM: à l’assaut des pentes de Saint-Mathieu-du-Parc
PLEIN AIR. Abandonnées par les skieurs en 2007, les pentes de l’ex-station de Saint-Mathieu-du-Parc connaissent depuis un peu plus d’un an un nouveau souffle grâce aux adeptes du vélo de montagne.
Les nombreux propriétaires et projets qui se sont succédé depuis le début de la décennie 2000 sur ce site ont rendu la population sceptique lorsque Martin Rompré, Jean Hallé et ses deux filles, Marie Evelyne et Camille, l’ont acquis en 2016 de la municipalité.
«Je travaille pour Jean depuis plus de dix ans et nous étions en Colombie-Britannique pour un projet. Après une journée à rouler en vélo de montagne à Whistler, on s’est mis à parler de la possibilité de recréer ça à l’ancien centre de ski de Saint-Mathieu-les-Cantons», se rappelle Martin Rompré.
Les premiers germes du Mont SM venaient de voir le jour.
L’affaire était aussi sentimentale puisque Jean Hallé a vu le jour au deuxième étage de… La Canadienne, l’immense bâtiment logé au pied de la montagne. «Son père Jean-Noël gérait le site lorsqu’il a ouvert dans les années 1970 et la famille habitait sur place», poursuit le copropriétaire.
Les promoteurs ont mis deux ans à tranquillement aménager les pistes et c’est en août 2019 que les premiers coups de pédale étaient donnés. De 12 km, les sentiers sont passés à 20 km cet été et Martin Rompré estime que le site pourrait en contenir 50 km lorsqu’il sera développé à son plein potentiel dans trois ou quatre ans. «Les pistes sont réalisées par des trails builders, des professionnels pour ce genre de site. Ils travaillent avec les dénivelés de la montagne pour faire des pistes de niveaux débutant, intermédiaire ou expert.»
Le Mont SM semble avoir vu le jour à point nommé puisque le vélo de montagne connaît un essor considérable au Québec. «Je ne sais pas si c’est à cause de la pandémie, mais pour notre première saison complète cet été, on a été agréablement surpris par l’achalandage. Les fins de semaine, on comptait entre 200 et 300 cyclistes par jour provenant de partout au Québec et de l’Ontario.»
Des cyclistes de partout
Martin Rompré croit la fermeture des frontières, et du Burke Mountain Resort dans le Vermont, a incité les adeptes à partir à la découverte des sites au Québec. «Nous sommes aussi dans l’application Trailforks et nos onze pistes sont toutes cartographiées. Grâce au GPS, le cycliste peut connaître les dénivelés de la piste. Les mordus de vélos de montagne sont une communauté tissée serrée qui partage beaucoup entre eux et je pense qu’il y a beaucoup de bouche à oreille pour expliquer notre succès.»
Les propriétaires ont beaucoup d’idées, mais comptent y aller par étape. Présentement, le bureau d’accueil du Mont SM est situé dans l’ancienne billetterie de la station de ski. Un casse-croûte y a été installé de même qu’une boutique avec des accessoires pour les vélos et un petit atelier de réparation. Pour les novices qui ne sont pas encore équipés, le Mont SM fait la location de vélo de montagne. De sept en 2020, Martin Rompré veut en offrir une vingtaine l’an prochain.
«On veut aussi rénover les bâtisses. Pour La Canadienne, il va falloir en vérifier la structure, car ça fait des années qu’elle n’a pas été utilisée, mais on a des projets», dit-il avec le sourire sans vouloir dévoiler son jeu.
L’investissement devra sans doute être substantiel puisqu’outre la réhabilitation des immeubles, ceux-ci devront être raccordés au réseau d’aqueduc municipal et il faudra aussi prévoir l’aménagement d’une installation septique d’envergure.
À plus long terme, les propriétaires veulent faire du Mont SM une destination qui s’adresse autant aux familles qu’aux experts. Le fat bike, expérimenté une première fois à l’hiver 2017-2018, reviendra éventuellement, mais pas au cours de la prochaine saison. «Ça demande beaucoup de temps pour l’entretien des sentiers pour une clientèle moins nombreuse. On veut se concentrer sur le vélo de montagne à court terme, mais c’est certain qu’un jour, le fat bike sera de retour», termine Martin Rompré.