La Commission scolaire de l’Énergie aura vécu 22 ans…
ABOLITION. Même si l’adoption du projet de loi no 40 le 8 février dernier a signé l’arrêt de mort des commissions scolaires au Québec, les 15 membres du Conseil des commissaires de la Commission scolaire de l’Énergie, comme l’ensemble de 700 de leurs confrères et consœurs de la province, continueront d’être rémunérés jusqu’au 30 juin prochain.
La loi no 40 prévoit que les futurs administrateurs des centres de services scolaires, l’organisme qui remplacera les commissions scolaires, devront être nommés d’ici le 15 juin. D’ici à ce que ce nouveau conseil soit effectif, ce sont les directeurs généraux qui sont dorénavant les porte-parole officiels de ce qui reste des commissions scolaires.
L’Écho a sollicité une entrevue avec le directeur général Denis Lemaire mais celui-ci a décliné l’invitation, soulignant que «pour l’instant, nous sommes à partager l’information à notre personnel.»
À la Commission scolaire de l’Énergie, la rémunération globale des quinze commissaires s’établissait à un peu plus de 150 000$ durant l’année scolaire 2016-2017. Nous n’avons pu obtenir de données plus récentes. En comparaison, celle des élus de la Commission scolaire Chemin-du-Roy était de 130 153$ tandis que celle de La Riveraine, sur la rive-sud, s’établissait à 118 525$.
Pour une commission scolaire de la taille de celle de l’Énergie, la rémunération annuelle de base d’un commissaire s’élevait à 5254$. Un montant d’un peu plus de 5000$ était ajouté aux membres du conseil exécutif. Enfin, les commissaires dont la circonscription est située à 75 kilomètres du siège social avaient droit à une allocation supplémentaire d’un peu plus de 2000$.
À noter que les futurs administrateurs des centres de services scolaires seront bénévoles mais pourront recevoir des jetons de présence variant de 100$ à 200$ pour leur participation aux rencontres.
Ce nouveau conseil d’administration sera composé de 15 administrateurs: cinq membres des comités de parents; cinq membres du personnel scolaire; et cinq représentants de la communauté. Dans ce dernier groupe, l’un d’eux devra obligatoirement être âgé entre 18 et 35 ans; et un second devra avoir une expertise en matière financière ou comptable, ou en gestion des ressources humaines ou matérielles.
Appui de seulement quatre municipalités
Le projet de loi no 40 a été vivement dénoncé par la Fédération des commissions scolaires du Québec. Toute une campagne de lobbying auprès des élus municipaux a été menée au cours des derniers mois pour infléchir la volonté du gouvernement Legault.
La Commission scolaire de l’Énergie avait par exemple adressé une lettre aux 22 municipalités de son territoire demandant une résolution d’appui à la démocratie scolaire, c’est-à-dire au maintien des commissions scolaires. Sur les 22 sollicitations, seules quatre municipalités ont répondu positivement: Shawinigan, Saint-Paulin, Saint-Roch-de-Mékinac et Notre-Dame-de-Montauban.
L’argument premier des partisans de la loi no 40 demeure toujours le faible taux de participation aux élections scolaires. Au Québec, il avait atteint le score famélique de 4,86% lors du dernier scrutin remontant au 2 novembre 2014. Lors de cette élection, 11 des 15 commissaires de la Commission scolaire de l’Énergie avaient d’ailleurs été élus par acclamation. Si on remonte au scrutin précédent, le 4 novembre 2007 qui avait obtenu un taux de participation d’un peu moins de 8%, 13 des 21 commissaires avaient été élus sans opposition.