Appel au respect à Louiseville
MUNICIPAL. Des citoyens de Louiseville ne se sont pas gênés dernièrement pour faire connaître leur mécontentement aux employés municipaux lorsqu’ils avaient l’opportunité de les croiser, de les rencontrer ou de les voir à l’œuvre près de leur domicile.
Cette situation qui se serait répétée à plusieurs reprises lors des dernières années et qui devient monnaie courante est prise très au sérieux par la Ville de Louiseville.
Les altercations verbales pouvant aller des insultes jusqu’aux menaces de mort ne seront plus tolérées, informe le maire de Louiseville, lui-même victime de ces propos désobligeants à l’occasion.
Il y a quelques jours à peine, la Ville de Louiseville a apposé sur l’ensemble de ses véhicules municipaux, sauf ceux du service incendie, un message faisant appel au respect. «On dirait que c’est une vieille mentalité quand quelqu’un est fâché ou n’est pas content d’une situation d’insulter les employés ou les élus municipaux. Nos gens reçoivent des bêtises et ça devient lourd. Tout le monde est un peu tanné. On veut changer ça. On demande aux citoyens de faire preuve de respect envers nos employés, la direction et les élus. Avant, on endurait, mais maintenant c’est terminé», explique Yvon Deshaies, maire de Louiseville.
Cette initiative est, entre autres, celle du directeur général, Yvon Douville, lequel prône le respect et les échanges cordiaux. Témoin de plusieurs situations déplorables, il a convenu avec le maire de mettre un peu d’ordre dans ce laisser-aller. «M. Douville est très calme et respectueux. C’est un homme qui n’endure pas les choses faites de façon brusque. C’est exactement l’image qu’on veut donner à notre ville. Nous sommes des gens accueillants, respectueux et nous travaillons tous pour amener Louiseville à un autre niveau», rapporte le maire.
«On a des employés dévoués à la ville et on leur doit du respect»
– Yvon Deshaies
Ce dernier estime que la Ville de Louiseville peut compter sur des employés engagés et compétents, mais qu’il arrive trop souvent qu’ils se fassent enguirlander par certains citoyens mécontents. «Les menaces d’avoir des coups de pied au cul, des tapes sur la gueule et des insultes, nos employés en ont assez! C’est facile pour certaines personnes de dire n’importe quoi aux gens de la voirie ou à notre personnel municipal. Les gens n’ont parfois pas de limite et ils s’emportent. Il fallait faire quelque chose. On a décidé de tracer une ligne de conduite et de sensibiliser la population à cette problématique. On a des employés dévoués à la ville et on leur doit du respect. Ils travaillent pour la population», dit-il.
Yvon Deshaies reconnait que certaines décisions entérinées par le conseil municipal, certains ouvrages du service des travaux publics ou des projets peuvent être la cible de critiques, mais il juge cependant que les critiques constructives sont toujours mieux reçues.
Le maire de Louiseville est reconnu pour être un personnage coloré n’ayant pas peur d’exprimer son opinion sur différents dossiers ou pour réagir promptement à certains sujets. Il promet toutefois qu’il fera lui aussi sa part en faisant plus attention aux propos qu’il tiendra à l’avenir. «On demande à nos employés d’être courtois et de bien servir la population. Je donnerai moi aussi l’exemple», assure-t-il.
Tolérance zéro
La Ville de Louiseville est catégorique dans ce dossier. Elle n’hésitera pas à demander l’intervention de la Sûreté du Québec lorsque les propos déplacés des citoyens seront formulés. Une directive devrait également circuler à l’interne afin d’inviter les employés de la ville à ne pas hésiter à porter plainte lorsque la situation l’exigera. «Quand ça dépasse la limite, c’est clair qu’on va aviser la police. Les cadres ont été informés et ils vont rencontrer leurs employés, car ils ont eux aussi la responsabilité de bien agir devant la population. Il faut bien comprendre qu’ils ne sont pas là pour nuire aux citoyens. Ils ont un travail à faire et ils ont parfois des règles à appliquer. On demande la collaboration de tout le monde là-dedans et le respect c’est bon autant pour les employés, les élus que pour les citoyens», conclut-il.
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