Saint-Mathieu-du-Parc veut mieux encadrer les résidences de tourisme
CHALETS. Devant l’accumulation des demandes visant à obtenir le statut de résidence de tourisme et l’inquiétude grandissante du voisinage, la municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc a émis un moratoire sur ces accréditations, le temps de revoir sa règlementation.
«On ne veut pas devenir une municipalité de location», lance la mairesse Josée Magny qui, tout en se disant en faveur du développement touristique, ne peut faire abstraction des préoccupations de ses citoyens. «Cela fait plusieurs mois que plusieurs d’entre eux viennent aux séances publiques pour nous dire qu’il commence à y en avoir pas mal.»
Avec ses 83 lacs, Saint-Mathieu-du-Parc compte en effet plus de chalets que de maisons sur son territoire et on dénombre de plus en plus de résidents saisonniers qui louent leur propriété sur une courte période. Actuellement, on dénombre 41 résidences de tourisme dans la municipalité. Et cela, c’est sans compter sur les propriétaires qui louent leur chalet sur la plateforme Airbnb sans avoir préalablement obtenu la certification de la municipalité «Depuis quelque temps, on en étudie une ou deux à presque toutes les séances», souligne la mairesse.
Par résidence de tourisme, on entend un chalet loué pour un maximum de 31 jours. Le moratoire est intervenu lors de la séance publique de février et est valide pour une période de trois mois, soit jusqu’au début du mois de mai. En mars toutefois, le conseil municipal a adopté une nouvelle résolution lui permettant de prolonger ce délai si le nouveau règlement n’est pas encore prêt.
«C’est quand même court pour avoir une réflexion comme celle-là. Il faut tenir des réunions, étudier le dossier, organiser des consultations avec les citoyens car je veux entendre ce qu’ils en pensent. C’est quoi les besoins des locateurs, les préoccupations des résidents? Puis, il faut bien l’écrire aussi ce règlement», précise Mme Magny.
Actuellement, un propriétaire qui veut obtenir le statut de résidence de tourisme doit déposer une demande qui est analysée par le Comité consultatif en urbanisme selon une grille de critères. Celui-ci fait alors une recommandation au conseil municipal qui rend une décision finale. Pendant le dossier est analysé, une affiche est installée sur le terrain de la résidence afin que le voisinage puisse être informé de la démarche et se rendre à la séance publique pour y faire valoir leurs commentaires le cas échéant. La municipalité exige un montant de 200$ pour analyser chaque dossier et cette somme est non remboursable même si la requête est rejetée.
Pour l’instant, la mairesse ne laisse pas entrevoir quelle direction entend prendre les élus sur la question. «Est-ce qu’on va aller vers un contingentement? Peut-être que oui, peut-être que non. On va regarder ce qui se fait ailleurs aussi. On ne veut pas non plus que sur un lac par exemple, il y ait 75% des chalets qui soient des résidences de tourisme», termine Mme Magny.