Lettre à mon père
Salut Papa, dans quelques jours ce sera la fête des Pères, ma 38e sans toi. Et comme chaque année, j’aurai des pincements au coeur. Tes petits-fils, qui en passant me demandent souvent où tu es, vont me ramener des supers cadeaux confectionnés avec amour de l’école et ça me rappellera comment ces sessions de bricolage étaient pénibles pour moi. Je bricolais pour qui moi? Comment on explique à un enfant pourquoi il n’a pas de papa? Je vais aussi penser à toutes ces parties de hockey, balle lente, flag-football et tennis que j’ai joué dans ma vie et où je voyais la fierté dans le regard des autres pères. J’échangerais bien toutes ces médailles et trophées, toutes ces victoires et ces tournois remportés au fil des ans par une simple petite tape dans le dos, un bras autour de mon cou, une main qui me serre l’épaule et ta voix qui me dit: «Bien joué mon gars, je suis fier de toi!»
Je me demande souvent comment aurait été notre vie si cette satanée leucémie ne t’avait pas fauché la vie à un si jeune âge. Bien des choses auraient été différentes probablement, mais on ne peut rien y changer. On s’est bien débrouillé quand même, Maman a fait une très bonne «job» ! Tu en avais choisi une bonne !
Je ne crois pas aux religions telles qu’on les connait, mais j’aime l’idée, sans trop pousser les explications, que nos chers disparus sont quelque part et qu’ils veillent sur nous. C’est pourquoi je te parle tous les jours et que j’ose croire quelques fois que tu es le vent qui me pousse à attraper cette balle, ce réflexe qui fait sortir ma jambière au dernier moment et surtout cette petite voix intérieure qui me dit : «Lâches-pas, t’es capable!»
À tous ceux qui ont encore la chance de compter sur leur père, ou encore d’être père, profitez de ce dimanche pour passer du précieux temps ensemble et tiens, pourquoi pas, vous donner une petite tape dans le dos!
Bonne fête Papa !
Rémi Laflamme